4 Mars 2024
Inutile de dire … et c’est justement pour cela que je vais le dire … que je n’avais aucune objection à formuler contre l’intégration dans la Constitution du droit à l’avortement.
Mais, inspiré par cette image de l’hémicycle vide du château de Versailles, qui a servi de cadre à l’adoption du texte déjà adopté par l’Assemblée Nationale et le Sénat, je me demande s’il est bien certain qu’il s’agissait du seul sujet méritant une modification de la Constitution. N’y a-t-il vraiment rien d’autre à changer ?
Rien, nothing, quedal … la liste des sujets à traiter dans un projet de révision de la Constitution est vide, désespéramment vide … car nos Institutions sont parfaites et sont parfaitement appliquées par ceux qui nous gouvernent … et pas simplement depuis 2017.
Un président de la République peut envisager d’envoyer des soldats français participer à une guerre, sans l’ombre du début d’une consultation des parlementaires, sans que les responsables militaires soient interrogés (Info du Canard Enchainé) … sans écoute des points de vue des alliés de la France.
Ne faudrait-il pas restreindre la possibilité du président de la République de dire tout et n’importe quoi ?
On peut modifier substantiellement la vie des Français en repoussant à plus tard l’âge de la retraite, sans que le parlement se prononce en planquant cette déforme dans des textes budgétaires à coup de 49-3 et sans que le Conseil Constitutionnel y trouve à redire.
Est-ce vraiment raisonnable et démocratique ?
On peut avoir un gouvernement peuplé de nombreux personnages mis en examen … mais protégés par la présomption d’innocence … sans que cela provoque plus que quelques froncements de sourcils.
… et l’on pourrait citer bien d’autres anomalies.
Avant que l’extrême-droite s’empare de leviers de commande, dont on voit bien qu’ils ne sont pas du tout sécurisés, on aurait eu de nombreux verrouillages à apporter à notre Constitution … mais, comme toujours, Emmanuel MACRON préfère jouer dans l’anecdotique quand il tient enfin compte de l’existence des 902 parlementaires qui, à 91,5 % des suffrages exprimés, ont adopté cette révision constitutionnelle.
Il organisera un deuxième show médiatique, le 8 mars, pour un « scellement solennel de l’unité du peuple français » … il ferait mieux d’éviter l’envoi de CRS armés jusqu’aux dents lorsque certains de nos concitoyens tentent de se faire entendre, en manifestant.
Jean-Paul BOURGÈS le 5 mars 2024