Voir le passé … en oubliant le présent

29/04/2024 07:57

Dans les jours qui viennent je reviendrai sûrement sur des choses que j’ai vues ou que j’ai ressenties lors de mon séjour de douze jours en Algérie (Certains de ceux qui me connaissent ont parlé de pèlerinage … et ça y ressemblait, en effet).

L’actualité étant marquée, depuis plus de six mois, par la guerre qu’Israël conduit à Gaza, l’idée qui domine c’est l’opposition radicale entre Juifs et Musulmans.

Il faut dire que, sur ce terrain-là, les Français ont été des champions de la sottise politique en divisant pour mieux régner avec, dès 1870, les décrets Crémieux qui accordaient la nationalité française aux Juifs d’Algérie (Le décret n° 136) et n’accordaient juste aux Algériens musulmans (Le décret 137) que le droit de la demander (Ce qu’ils furent, d’ailleurs, très peu nombreux à faire).

Or, depuis des siècles et des siècles, la population d’Algérie comportait des Juifs et des Musulmans vivant au milieu les uns des autres, comme en attestent ces étoiles de David au fronton de la mosquée djamaa el djedid, située au bord de la Casbah d’Alger.

Presque tous les Juifs qui vivaient en Algérie avant l’indépendance de 1962 quittèrent ce pays pour venir en France ou aller en Israël. Ce fut sûrement un arrache-cœur pour eux … et un appauvrissement pour L’Algérie.

De nombreux murs, y compris, donc, ceux des mosquées, portent encore la marque de leur présence paisible qui, bien antérieure à la conquête coloniale de 1830 (Des Juifs s’installèrent là après la destruction du temple de Jérusalem, en l’an 70 après JC), aurait dû se poursuivre en Algérie.

Jean-Paul BOURGÈS le 29 avril 2024