18 Janvier 2024
Ma journée de jeudi s’est passée à CAPSO ( Capso ), où la réflexion du CA sur le projet stratégique pour les 5 prochaines années se poursuit.
Cette fois la journée complète a été animée par Jean-Michel COQ, un spécialiste des traumatismes et, particulièrement, de ce que subissent les enfants avant qu’on les retrouve dans ces Maisons d’Enfants à Caractère Social (MECS) à la suite de décisions prises, heureusement, par la Protection Judiciaire de la Jeunesse.
Le titre de ce billet résulte d’une réflexion d’une collègue de notre CA, ancienne Sage-Femme, qui nous a dit « Le traumatisme démarre parfois in utéro ».
Tout le chemin à parcourir consiste donc, dans ces cas, à aller de l’utérus jusqu’à l’insertion heureuse dans notre société, la France.
Je n’aurai pas la prétention de résumer plusieurs heures d’explication de Jean-Michel COQ et les échanges auxquels elles donnèrent lieu.
Une réflexion faite au cours de la journée : « On ne voit pas les invisibles … sauf quand ils se font voir » m’est apparue douloureusement liée à ce qui se passa dans notre pays après la mort de Nahel, où des émeutes d’autres jeunes eurent lieu, brièvement, dans de nombreuses régions … avant que le calme revienne puis que l’oubli recouvre tout … provisoirement.
Que de traumas oubliés et non traités !
Pour notre association, dont la vocation est d’éduquer avec bienveillance des enfants sérieusement traumatisés, la question fondamentale est de savoir comment mettre le soin au centre du projet associatif, en dépassant le terrain physiologique par la prise en compte du psychologique … qui domine souvent et dirige le physiologique.
Le travail à faire est énorme … et nos structures publiques administratives y aident peu, d’abord parce que l’argent manque et que, de plus, les cloisonnements administratifs sont très éloignés de la nécessité interdisciplinaire qui s’impose pour apporter des remèdes durables à des traumas aussi complexes.
Vaste projet de long terme, qu’il est donc urgent de démarrer, car l’avenir est ce qu’il ne faut jamais laisser atteindre par la procrastination.
Jean-Paul BOURGÈS 19 janvier 2024