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La guerre de Troie a eu lieu

Puisque résister et vaincre une pandémie est, nous a-t-on dit, une situation de guerre qui véhicule avec elle le funeste cortège d’un vocabulaire presque oublié : mobilisation générale, tous aux abris, hôpital de campagne, stocks stratégiques, fermeture des frontières … etc … il me semble qu’on pourrait aussi se rappeler cette guerre, dont Jean GIRAUDOUX nous avait dit qu’elle n’aura pas lieu … alors qu’elle eut lieu.

S’il existe un symbole de la guerre de Troie, c’est bien celui du Cheval du même nom, qui marqua la fin de cette guerre qui s’éternisait en une succession de combats singuliers où les héros des deux camps mouraient les uns après les autres.

La Procession du cheval dans Troie par Giovanni Domenico Tiepolo (XVIIIe siècle)

La Procession du cheval dans Troie par Giovanni Domenico Tiepolo (XVIIIe siècle)

Les mots, tous issus du registre guerrier (Qu’aucun de nos dirigeants actuels n’a pourtant connu, autrement que dans des livres), m’ont donc fait repenser à ce stratagème utilisé par les Grecs pour s’introduire dans Troie.

Le parallèle est grand. La ville de Troie tomba pour avoir fait pénétrer elle-même ce cheval qui contenait dans son corps des soldats qui se répandirent nuitamment et ouvrirent les portes aux autres combattants grecs qui attendaient au-delà des murailles, après avoir fait croire qu'ils rembarquaient. Les Troïens auraient pu faire entrer le cheval … mais à condition de l’inspecter en détail, avant de le laisser sur la principale place … comme une belle prise de guerre.

N’avons-nous pas fait de même avec le corona-virus ? Nous l’avons laissé entrer sans aucune disposition de prévention (Prise systématique de la température des arrivants, avec isolement immédiat des cas suspects, à confirmer par des tests et confinement durant deux semaines des personnes pouvant être contagieuses). Nous avons laissé la maladie se diffuser largement et profondément avant de réaliser que nous n’avions ni masques, ni gel hydroalcoolique … mais juste du PQ qui partit plus vite que des chocolats de Pâques. Nous avons laissé se tenir une élection municipale qui fut l’occasion pour plus de dix millions de Français de se côtoyer en balançant leurs crachouillis partout. Et, finalement, une fois l’ennemi invisible bien installé à la ville comme à la campagne, on confina tout le monde pour être plus surs de tuer l’économie réelle du pays … celle qui produit ce que nous consommons tous les jours.

Troie a tellement bien disparu après cette défaite que les archéologues ne sont même pas certains de sa localisation exacte.

Nous nous en tirerons peut-être mieux … mais est-ce si sûr ?

Jean-Paul BOURGÈS 5 avril 2020

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Nous l’avons laissé entrer sans aucune disposition de prévention (Prise systématique de la température des arrivants, avec isolement immédiat des cas suspects, à confirmer par des tests et confinement durant deux semaines des personnes pouvant être contagieuses).<br /> <br /> Nous avons laissé la maladie se diffuser largement et profondément avant de réaliser que nous n’avions ni masques, ni gel hydroalcoolique … mais juste du PQ qui partit plus vite que des chocolats de Pâques. <br /> <br /> Nous avons laissé se tenir une élection municipale qui fut l’occasion pour plus de dix millions de Français de se côtoyer en balançant leurs crachouillis partout. <br /> <br /> Et, finalement, une fois l’ennemi invisible bien installé à la ville comme à la campagne, on confina tout le monde pour être plus surs de tuer l’économie réelle du pays … celle qui produit ce que nous consommons tous les jours.<br /> <br /> --------------------------------------------------------------------------------------------------------------------<br /> <br /> Le monde diplomatique avril 2020, page 20 :<br /> Ainsi la crise du coronavirus tient-elle autant à la dangerosité de la maladie qu'à la dégradation organisée du système sanitaire.<br /> Éternelles chambres d'écho du credo comptable, les grands médias ont éludé l'examen critique de ces choix pour inviter lecteurs et auditeurs à un vertigineux débat philosophique : comment décider qui sauver et qui laisser mourir ?<br /> Cette fois pourtant, il sera difficile de masquer la question politique derrière un dilemme éthique, car l'épidémie de Covid-19 découvre aux yeux de tous une organisation économique encore plus aberrante que chacun le soupçonnait.<br /> Pendant que des compagnies aériennes faisaient circuler leurs avions à vide afin de conserver leurs créneaux horaires, un chercheur expliquait comment la bureaucratie libérale avait découragé le recherche fondamentale sur les coronavirus (Bruno Canard, "J'ai pensé que nous avions momentanément perdu la partie", déclaration du 5 mars 2020, consultable sur https://academia.hypotheses.org).<br /> Comme s'il fallait sortir de l'ordinaire pour en saisir le dérèglement, Marshall Burke, enseignant en science des écosystèmes à l'université de Stanford, notait le paradoxe : <br /> "La réduction de la pollution dl'air due à l'épidémie du Covid-19 en Chine a sans doute sauvé vingt fois le nombre de vies perdues du fait de la maladie.<br /> IL s'agit moins d'en conclure que les pandémies sont bénéfiques, que de mesurer à quel point nos systèmes économiques sont mauvais pour la santé, même en l'absence de coronavirus." (twitter, 9 mars 2020) <br /> <br /> A bientôt.<br /> Amitié.
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J
J'avais dit que je ne polémiquerais pas en ce moment. Je tiens parole ... de plus en plus difficilement, il est vrai. A quand le déconfinement ? Tais-toi et nage !<br /> <br /> Amitié.