Choqué ? surpris ? préoccupé?

14/04/2024 08:18

Dans un très récent billet ( Pourquoi ça ne nous choque pas ? - Jean-Paul-69-07.over-blog.com ), je m’étais interrogé sur cette particularité française qui fait que toute notre vie nationale est rythmée par des fêtes religieuses catholiques, alors qu’aujourd’hui, il y a, en France, plus d’athées que de Chrétiens, Musulmans et Juifs réunis.

Une amie, pour laquelle j’ai beaucoup d’estime, commenta ce billet de la façon suivante :

«Alors là tu t’engages sur un terrain pavé … de bonnes intentions mais particulièrement périlleux ! Nous sommes dans un pays de tradition chrétienne avec des coutumes ancestrales bien établies et le calendrier des jours fériés ou festifs est ainsi basé. Dans les pays de tradition juive ou musulmane ce n’est pas le dimanche qui est férié.

Généralement dans les entreprises il y a de la souplesse pour les grandes fêtes des religions monothéistes avec les jours de congés fractionnés ou les RTT.

Franchement ce n’est pas un débat, il y a tellement d’autres sujets de discorde mon cher Jean-Paul !! Imagine qu’un esprit taquin dise que finalement les athées et autres agnostiques n’auront plus droit aux jours fériés issus de la tradition chrétienne ».

J’avais fait une réponse … mais le long texte que j’avais écrit fut bizarrement effacé avant publication et, du coup, c’est ici et ce soir que j’y réponds.

Je ne pense pas que dans la période de crispation identitaire que nous vivons, hélas, il soit opportun ou réaliste, d’envisager une redistribution moins manifestement catholique des jours fériés en concordance avec les convictions religieuses des Français (Certains Protestants ont des difficultés à digérer le culte de Marie qu’on marque le 15 août). Tel n’était d’ailleurs pas le fond de mon billet du 10 avril.

Je demandais juste s’il n’était pas surprenant, voire choquant, que le rythme de notre vie nationale soit calé sur des fêtes religieuses qui ne concernent plus qu’une minorité de Français (Et, encore, je ne me réfère même pas au taux des pratiquants réels, comme ceux qui, par exemple, vont à la messe dominicale ou aux grandes messes de Noël ou de Pâques).

A la Révolution Française, dans notre pays « de tradition chrétienne », les Révolutionnaires adoptèrent un calendrier où le mois était découpé en décades … alors que « nous savons tous que Dieu créa le monde en six jours puis se reposa le septième jour ». Après 13 années de calendrier révolutionnaire, ce profond réactionnaire qu’était Napoléon décida le retour au calendrier grégorien.

Image d’une partie du calendrier révolutionnaire

Faut-il changer ? ne pas changer ? Pas facile alors qu’il y a chez nous des Chrétiens, des Musulmans, des Juifs … et, surtout, des athées.

Ce qui est sûr c’est que le rythme de notre vie publique n’est plus que marginalement en concordance avec les convictions religieuses.

Alors que les crispations identitaires ne cessent de progresser, le bon sens suggère certainement de pousser la poussière sous le tapis de prière … mais jusque quand ?

Jean-Paul BOURGÈS le 14 avril 2024