2 Mai 2024
Ce n’est qu’en matinée que j’écris aujourd’hui ce billet car, exceptionnellement, j’ai regardé la télé hier soir où il y avait un film sur la guerre d’Indochine. J’avais prévu d’écrire un billet le 7 mai pour le soixante-dixième anniversaire de la chute de Dien Bien Phu … et je vais donc le faire dès ce matin.
J’ai déjà dit qu’à 12 ans mon réel éveil à la politique avait découlé, en 1956, de la guerre d’Algérie. Mais la guerre d’Indochine avait préparé le terrain et nous en parlions tous les jours à la maison car mon grand frère, Jacques, était pilote là-bas depuis 1952.
Mon frère fut le dernier pilote à avoir décollé son Dakota de la piste de Dien Bien Phu, car il avait ramené l’avion à sa base, perforé par des balles de DCA et le commandement avait décidé de ne plus procéder que par des parachutages au-dessus du camp retranché que le Vietminh assiégeait.
Je suis donc sensible à tout ce qui en parle et, en 2010, alors que nous avions rendu visite à celle que j’appelle « ma fille vietnamienne », j’avais tenu à me rendre à Dien Bien Phu à marcher sur cette piste d'atterrissage, et à parcourir les lieux de cette terrible bataille, dont le PC bunkerisé du général de Castries et, dans la jungle, celui de Giap, d’où il avait conduit la bataille.
Pour moi, le lien avec L’Algérie, où je viens d’aller, est très fort, car cette défaite militaire française fut un signe d’encouragement pour les Algériens qui s’apprêtaient à lutter pour leur indépendance, puisque les militaires français pouvaient être vaincus.
Ce qui est effarant c’est le nombre de morts qu’il fallut accumuler, en Indochine, comme ensuite en Algérie, avant de s’incliner devant la légitime aspiration à l’indépendance de grands peuples.
Après la guerre menée et perdue par les Français, la guerre du Vietnam fut conduite, avec des moyens bien supérieurs, par les Américains … et ils durent, à leur tour, se retirer piteusement.
Dans une rizière du Nord-Vietnam, j’avais pris une photo qui résume l’inutilité de la guerre … de toutes les guerres :
C’est bien que le rythme scolaire soit marqué par le son d’une bombe qu’on frappe avec un bâton et qui rappelle aux enfants que la paix est supérieure à la guerre !
Jean-Paul BOURGÈS le 2 mai 2024