Une prière républicaine

10 Mars 2023

On vit une période très particulière et dangereuse dans l’histoire de la République.

Un président de la République, ayant fait un premier mandat au cours duquel les circonstances ne lui avaient pas permis de mettre en œuvre son obsession, a décidé d’obtenir satisfaction, « quoi qu’il en coûte », au cours de son second mandat … comme si son parti avait, une nouvelle fois, la majorité absolue à l’Assemblée Nationale … en utilisant à outrance l’article 49-3 qui servit pour tous les textes budgétaires.

Quand il voulut faire passer sa réforme des retraites, dont il avoua lui-même qu’elle permettrait de financer l’école et la santé, ( L’aveu ! - Jean-Paul-69-07.over-blog.com ) il demanda à la Première Ministre d’imposer un débat en temps limité (Par l’article 47-1). L’Assemblé Nationale ne put adopter le texte dans ce délai limité … peu importe puisque le texte fut présenté au Sénat qui lui est beaucoup plus favorable. Mais il fallait que le texte soit voté avant dimanche 12 mars à minuit. Bien que le Sénat le vote, article après article, les choses ne vont pas encore assez vite … et le gouvernement vient de décider de faire procéder à un « vote bloqué » par le recours à l’article 44-3.

Notre démocratie est en lambeau avec des votes au pas de charge, plusieurs millions de Français dans la rue et un président de la République qui refuse de recevoir les responsables syndicaux pour qu’ils lui expliquent pourquoi ils n’acceptent pas cette réforme. Lui qui tranche de tout et n’importe quoi et aux ordres duquel obéit le gouvernement, il préfère expliquer aux dirigeants africains comment respecter la démocratie que la mettre en pratique en France.

Parlant des méthodes de gouvernement de Charles DE GAULLE, François MITTERRAND avait inventé la formule « Le coup d’Etat permanent ». Que dirait-il aujourd’hui qu’un président sans majorité veut faire passer ses textes sans disposer d’une majorité absolue et au garde-à-vous, en usant de subterfuges ?

Il me semble donc qu’il n’y a qu’une solution pour arrêter cette marche folle vers l’abîme, c’est que le Conseil Constitutionnel joue son rôle de garde-fous.

D’où cette « prière républicaine » adressée aux membres du Conseil Constitutionnel.