Le contact avec le peuple

20/09/2022 09:40

Un sujet agite, enfin et plutôt mollement, la gauche ces derniers jours : comment retrouver l’adhésion de « l’électorat populaire » qui s’est assez largement reporté vers le FN ?

Ce qui illustrera ce billet c’est un dessin dans un article paru aux Etats-Unis que m’a envoyé mon amie Madeleine avec qui j’étais au lycée … il y a bien plus de 60 ans.

Ce qui est mort avec Elisabeth la seconde

Le choc, à l’intérieur du Commonwealth et pas seulement au Royaume-Uni, de la mort d’une vieille dame de 96 ans, en place depuis 70 ans, sans le passage par un processus électoral quadri ou quinquennal, nous apporte, peut-être, une partie de la réponse, presque entièrement contenue dans la bulle de ce dessin.

Dignité, décorum, des manières réservées et bien contrôlées … de « la grâce », c’est ce que n’ont pas ceux qui prétendent « parler au peuple » et ne lui donnent qu’une caricature méprisante de lui-même.

Avant de parler de programme, de projets de loi, d’orientations budgétaires … etc, on ne doit « parler au peuple » qu’en le traitant de façon royale dans la façon de s’adresser à lui … tout simplement parce qu’on le respecte profondément. Cette réflexion m’est venue aujourd’hui, alors que, lors de ma permanence-logement de cet après-midi, je recevais une mère de 5 enfants en très grande difficulté.

Les réactions à une situation comme la sienne ne sont pas seulement marquées par le fait que nous n’avons pas fait les choix budgétaires permettant de construire les logements sociaux nécessaires, elles manifestent d’abord l’oubli de la dignité de chacun, la disparition du décorum marquant le respect dû y compris aux plus modestes, l’absence de réserve qui protège l’autre au lieu de l’écraser de notre suffisance de nantis.

Retrouver le soutien de l’électorat populaire, cela suppose de se sentir juste un petit élément de ce peuple et d’en être profondément fier.

Jean-Paul BOURGÈS 19 septembre 2022

PS : Le Manu et la Bribri, en baskets bicolore, façon chanteur à la mode aux funérailles d'Elisabeth la seconde, apportèrent, une fois de plus, la démonstration de leur vulgarité populiste et non de leur ancrage populaire.

Derrière, en tenue décontract, les gorilles