Je n’en savais pas tant ! ! !

26 Mars 2022

Comme je l’évoque parfois, depuis de nombreuses années, l’une de mes activités consiste à faire du soutien scolaire, principalement dans les matières scientifiques, aux jeunes accueillis dans une Maison d’Enfants à Caractère Social … mais aussi quelques fois à d’autres jeunes si une connaissance m’a demandé un coup de pouce pour un jeune de son entourage. Maly en fait autant, également, mais plutôt pour des enfants de primaire ou de début de collège.

Mon billet d’hier ( Sa thèse au grand galop ! - Jean-Paul-69-07.over-blog.com ) montre bien que certains de ces élèves ont fait de brillants parcours, mais quel que soit le niveau atteint, aider des jeunes à prendre confiance en eux et les voir acquérir de bonnes bases et des méthodes m’apparaît extrêmement gratifiant et donc bien plus reposant que fatigant. Je n’ai généralement qu’une envie lorsque je constate un progrès, c’est de remercier le jeune qui a accepté et a mis en œuvre mes conseils … et je le fais souvent.

Mercredi j’ai, ainsi, fait travailler BS, un jeune migrant africain qui est en 3^ème et auquel je fais principalement faire des maths, de la physique et de la chimie deux fois par semaine. Or, comme tout le monde, j’entends et je lis, sans cesse, des gens qui se lamentent sur « le niveau qui baisse de plus en plus ». Eh bien je peux vous dire qu’en 3^ème un bon élève (BS a une année de 4^ème qui a sauté et il n’a repris sa scolarité qu’au début du second trimestre … mais j’estime qu’il est très doué et motivé pour rattraper puis dépasser ses camarades) sait énormément de choses que j’ignorais totalement lorsque j’étais en 3^ème … en 1957 (Ajoutez à cela la maturité découlant du trajet classique des jeunes migrants … !). Nous ne commencions la physique et la chimie qu’en 2^nde. Nous n’avions pas de calculette, bien sûr puisque ça n’existait pas … mais nous savions calculer de tête … alors qu’ils en sont incapables.

Ce jour-là on n’a pas fait des sciences, mais on a préparé un travail de géographie. A partir de fiches diverses et en cherchant des informations sur internet, il devait étudier les atouts et les faiblesses du Cantal et proposer des actions comme s’il était le président du Conseil Départemental. Jamais on n’aurait demandé à un élève de 3^ème, en 1957, de se livrer à un exercice pareil. Nous en étions bien incapables !

Mon propos ne veut pas dire, bien sûr, que tout est parfait dans notre Education Nationale et je suis très sévère sur le résultat de cinq années sous la férule de Jean-Michel BLANQUER.

Mais il me semble qu’il s’agit plus d’un changement d’approche que d’un effondrement. Le « bonnet d’âne » c’est peut-être à ceux qui ne savent voir que ce qui va mal qu’il faut le réserver.

Le vrai cancre c’est souvent celui qui se croit plus malin que les autres … et la jeune génération me parait bien trop modeste pour rouler les mécaniques.

Jean-Paul BOURGÈS 26 mars 2022