Le pudibond « Trombinoscope »

11 Janvier 2022

Les hommes ou les robots dotés d’intelligence artificielle, ne sachant peut-être pas comment on dit « trombinoscope » dans la langue de Shakespeare, et ne voulant pas porter atteinte à un site qui me fait l’honneur de publier chaque jour mes élucubrations mal-pensantes, je laisse mes fidèles lecteurs trouver de quoi parlera ce billet.

Décidément il n’est que temps de faire entrer MOLIÈRE au Panthéon, et il est dommage que l’actuel quinquennat ne se termine pas ainsi … on aurait eu la joie de pouvoir, enfin, rire du pouvoir et de son hypocrisie qui était le sujet de « Tartuffe ou l’imposteur ».

Aujourd’hui, si je rappelle ce personnage, c’est en raison de cette célèbre phrase : « Cachez ce sein que je ne saurais voir, par de pareils objets les âmes sont blessées ». En effet dans le billet que j’ai publié lundi matin ( L’art de la corrida - Jean-Paul-69-07.over-blog.com ) la version publiée sur le « Trombinoscope » comporte un floutage de la photo qui l’illustrait avec un texte d’alerte sur son « contenu sensible », que vous pouvez voir ci-dessous.

Cela intervient aussi deux jours après un billet où je parlais de « Big Brother » ( « Big Brother » est bien installé - Jean-Paul-69-07.over-blog.com ) … quelle belle coïncidence !

Il se trouve que je suis profondément hostile à la corrida, que je trouve d’une sauvagerie intolérable. Mais il ne me paraît pas bien judicieux de flouter une photo pour épargner la sensibilité des lecteurs … alors que notre monde quotidien déborde d’images autrement plus violentes en permanence.

Je pense qu’on entre de plus en plus dans une société où le respect des convenances sert de paravent pour s’autoriser, derrière, toutes les atteintes à la dignité humaine.

J’observe, ensuite, que cela confirme que nous sommes désormais l’objet d’une surveillance de tous les instants qui est le marchepied d’une société d’irresponsabilité. En passant à ma place le chiffon à poussière sur ce que l’on publie pour en ôter ce qui pourrait choquer certains, on me retire le risque d’être condamné par la Justice si ce que j’ai publié portait atteinte à une autre personne susceptible, alors, de porter plainte contre moi. On a donc fait de moi un irresponsable en faisant le ménage à ma place ... je ne suis plus responsable que de me faire vacciner ... sans solution contre la sottise.

Je constate, enfin, qu’il s’agit de la mise en place d’une police parallèle chargée de nous canaliser dans le bon chemin dont il devient impossible de s’écarter … avec, de plus, des critères d’évaluation parfaitement incompréhensibles, non publics et échappant à tout contrôle démocratique.

Oui, vraiment, George ORWELL, en 1949, avait fort bien imaginé et décrit le monde dans lequel nous nous sommes laissés piéger et qui court à sa perte.

Jean-Paul BOURGÈS 11 janvier 2022