20 Février 2021
Depuis déjà de nombreuses années le monde politique français, qui n’a aucun problème plus urgent à traiter, discute et rediscute de la possibilité pour des personnes françaises ou résidant en France de porter des habits, conformes aux règles de la pudeur mais exprimant leur appartenance à une religion où certaines tenues sont demandées.
A l’occasion de la discussion au Parlement de la loi qui vise à empêcher « le séparatisme », qui fut hypocritement renommée en « loi confortant le respect des principes de la République », des échanges ont, de nouveau agité les bancs du Palais Bourbon à propos du « port du voile ».
Il se trouve que, samedi, je lus un article publié sur Facebook par les amis du village où se trouve « La Chaumette » et la question du voile ne semblait pas agiter nos lointains prédécesseurs qui vivaient pourtant à l’époque des croisades.
Mais situons les choses. Sur la commune de Saint André-en-Vivarais, se trouvent les ruines d’un château fort qui fut détruit durant le XVIe siècle, lors des guerres de religion. Le château de Beaudinet (Ou Beaudiner, selon d’autres textes), était une position fortifiée en Haute Ardèche. Au milieu du XIVe siècle, sous le règne de Jean-le bon (Le deuxième roi de France de la lignée des Valois), un conflit successoral opposa Josserand De Saint-Didier à Géraud de Crussol à propos de l’héritage de Luce de Beaudiner … ce qui leur donna l’occasion de gaillardement ravager le pays. Je m’intéresse souvent à ce qui s’écrit à ce sujet car l’un de mes gendres est un descendant d’une famille qui possédait ce château un peu avant cette époque.
Mais, en m’excusant de ce détour historique, destiné à nous faire prendre un air, qui du fait de l’altitude, est nettement moins vicié que celui qui stagne entre les travées de l’Assemblée Nationale, je veux évoquer un dessin, publié dans cet article qui représente cette Luce de Beaudiner dont les héritiers s’étripèrent.
Ainsi que l’on peut le constater, comme les femmes nobles de cette époque, elle était habillée exactement comme ces mamans qui considèrent obéir aux préceptes de leur religion musulmane en cachant leurs cheveux dont la vue risquerait de provoquer des regards concupiscents de la gente masculine.
Mutatis mutandis, les adeptes de la tradition ignorent manifestement d’où ils viennent en voulant interdire des tenues qui étaient « le must » du temps de leurs aïeules dont ils portent encore souvent le nom.
A défaut de vivre en paix avec tous nos contemporains, plutôt que prêcher la croisade contre « des tenues inacceptables » ne pourrait-on pas cesser de renier ceux dont nous sommes les descendants ?
Jean-Paul BOURGÈS 20 février 2021