14 Mars 2020
La situation résultant de l’épidémie de coronavirus conduit chacun d’entre nous, du Président de la République jusqu’à chaque Français, à réfléchir et agir.
Nous devons tous, c’est évident, éviter les gestes qui propagent le virus. Mais, sans céder à une panique personnelle … illustrant la crainte que chacun a de l’idée de sa fin de vie … nous devons nous mobiliser pour que le pays reste debout et que les plus fragiles, de tous âges, n’en soient pas les premières victimes.
Il se trouve que je suis né le 19 août 1944. Papa était depuis quelques-temps à Chalon-sur-Marne où, sous une couverture professionnelle un peu bidon, il préparait l’infrastructure de téléphonie qu’EISENHOWER utilisa quatre mois plus tard quand il installa son PC à Reims pour lancer le combat décisif contre l’Allemagne-nazie (Quarante-cinq ans plus tard, quand papa mourut de la maladie d’Alzheimer, d’anciens officiers américains nous écrivirent pour rappeler tout ce qu’ils lui devaient). Alors que la Gestapo le cherchait, il vint jusqu’à Clermont-Ferrand … je ne sais comment … pour être présent à ma naissance. Et, le médecin ayant oublié un instrument chez lui, malgré le couvre-feu absolu, c’est à minuit qu’il se faufila de porte en porte pour aller rechercher ce qui manquait. Quand il revint … j’étais né !
Certains, très proches, ne comprennent pas que, Maly et moi, nous prenions des risques en nous mobilisant pour permettre à des actions sociales et associatives de se maintenir, en particulier auprès d'une MECS (Maison d'Enfants à Caractère Social .. . où les enfants ont déjà été assez secoués dans leurs vies ... pour qu'on reste à leurs côtés).
Je les comprends. Mais j’aimerais qu’on me comprenne aussi… et je ne m’arrêterai pas à leurs objections.
Je ne voudrais pas rougir de honte devant papa, qui avait sûrement réfléchi (Très vite comme toujours chez lui) puis agi parce que sa femme et son enfant à venir comptaient plus que sa vie.
Jean-Paul BOURGÈS 14 mars 2020