29 Août 2018
La démission de Nicolas HULOT a surpris certains ... surtout par le fait qu’elle intervienne si tardivement.
Ayant, certaines fois, manifesté de façon abrupte mon refus de poursuivre plus loin dans une équipe où je récusais un management inapproprié, j’ai assez apprécié la méthode consistant à n’avoir pas, la veille au soir, prévenu Emmanuel MACRON que le lendemain le n° 3 du gouvernement aurait claqué la porte. Chapeau l’artiste !
Mais il ne s’agit là que d’un aspect anecdotique sans autre importance que de soulager un homme d’un poids qui lui pesait. Je comprends et compatis.
Isolé sur mon Plateau vivaro-vellave, j’ai voulu savoir ce que certains voisins, concernés par l’environnement, en pensaient et je vous en rends compte ci-après.
Attendant que le ciel s’obscurcisse, mardi soir, je suis allé, tout d’abord, interroger la hulotte qui niche au bord du bois.
Par solidarité familiale, elle me déclara pour commencer n’être au courant de rien en tournant sa tête d’un demi-tour dans un sens, puis dans l’autre. Je la quittai sur un propos que je n’ai pas bien saisi : «Je ne comprends pas bien cette réjection ... car chacun a bien le droit de faire sa pelotte» (Merci à ceux qui comprendraient, d’éclairer ma lanterne).
J’ai alors rencontré un scarabée qui se balançait sur une herbe, tandis que les derniers rayons du soleil faisaient resplendir son dos mordoré.
Je me penchai jusqu’à son niveau et il me parla d’un lointain cousin à lui qui vit à Tournoël (Un endroit que je connais bien, au bord de la fertile plaine de la Limagne). Il me raconta que là-bas, la vie de tous les insectes est devenue à peu près impossible à cause du glyphosate que Nicolas HULOT n’avait pas pu interdire. Son récit était tellement affreux, que j’ai eu l’impression d’entendre ce que raconte un Erythéen ayant échappé à la noyade en Méditerranée ... je vous épargnerai donc ces horreurs.
Poussant plus loin mon enquête, c’est un chevreuil, croisé dans le bois, qui, dans la demi-obsurité d'une clairière, me répondit le plus clairement.
Habitué de façon ancestrale à une hécatombe automnale, il m’indiqua savoir que, d’ici trois semaines, des battues seraient organisées et que de nombreux chevreuils finiraient dans des congélateurs. Mais ce qui l’offusquait vraiment c’était le fait que la seule compensation au gel des retraites en 2019 et 2020, c’eût été la réduction de 50 % du permis de chasse. Augmenter le nombre des chasseurs et réduire les revenus des retraités ... il ne comprenait pas, alors qu’il était convaincu de l’utilité d’augmenter les modestes ressources des retraités et réduire le nombre de chasseurs. Avec internet, désormais, les chevreuils sont immédiatement au courant de tout. ... mais, hélas, ils ne votent pas et n’ont guère d’influence politique. Très nettement, il m’indiqua donc approuver la démission de Nicolas HULOT, dont il m’avoua n’avoir jamais rien attendu de bon et qui, selon lui, n’avait rien pu faire d’utile, ni pour les chevreuils, ni pour les être humains.
On n’écoute sûrement, pas assez la nature et ses occupants !
Jean-Paul BOURGÈS 29 août 2018