22 Février 2018
La dernière nouveauté des populistes, dont Laurent WAUQUIEZ est le nouvel avatar, c’est de faire pleurer sur la ruralité et la perte de ses valeurs.
Ils me gonflent tous ces urbains … et ça n’est pas un crime de l’être (Je le suis, hélas, devenu) … quand ils essaient de se faire prendre pour ce qu’ils ne sont pas.
J’ai, à grand regret, quitté tôt l’Auvergne pour la région parisienne, où j’ai fait ma scolarité et le début de ma vie professionnelle, jusqu’à l’âge de trente-cinq ans, où je suis parti à Lyon … ce qui me rapprocha de ce Plateau Vivaro-Vellave où je m’étais recréé un nouvel ancrage rural.
Ceux qui exploitent de façon démagogique un filon rural qu’ils ne connaissent pas, me sont particulièrement intolérables. Le mépris qu’ils manifestent pour les vrais ruraux m’excède. J’ai, souvent, à la campagne, rencontré des personnes peu instruites parfois, mais d’une grande intelligence et absolument pas vulgaires.
Ci-après je vous livre quelques photos qui marquent mon ancrage personnel. Si elles ne vous convainquent pas de ma ruralité, j’espère, au moins, qu’elles vous amuseront.
Ce sont, tout d’abord, mes grands-oncles, Pierre et Jean, il y a cent ans à leur retour des champs à Meyssac en Corrèze (Mon grand-père, leur frère, était parti en Algérie quand il avait compris que l’exploitation était trop petite pour qu’il reste) :
Puis, en 1945, c’est le chemin de Volvic à Tournoël, où mon frère, Jacques, tire avec une corde le landau où je dois plus ou moins dormir.
Ensuite, dans les prés au-dessus du château de Tournoël, c’est ma tante Thérèse qui s’efforce de canaliser mon affection pour un mouton noir (Mon refus des discriminations et racismes aurait-elle quelque-chose à voir avec ce « mouton noir » ?).
Un tout petit peu plus grand, c’est en tirant la mule, Jeannette (Il lui arrivait de boire le lait que nous attendions) devant la modeste maison que mes parents louaient (Papa, recherché par la Gestapo, avait imaginé qu’il pourrait leur échapper car, de la maison, de grange en grange, on pouvait filler dans le ravin boisé et toute la montagne derrière).
Plus tard, ce fut la Vallée d’Aoste où, été après été, j’ai fait tous les travaux des champs, comme un paysan que j’ai toujours été en profondeur.
Puis, depuis quarante-deux ans, notre installation en Haute-Ardèche, au milieu des paysans-éleveurs que j’ai aidé à rentrer les foins, tant que j’en ai eu la force. Je m’y suis fait de vrais amis.
Alors comprenez que traiter les campagnards de « bouseux », pardon d’exploitants de « bullshits », me soit particulièrement intolérable.
Jean-Paul BOURGЀS 22 février 2018