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Cyniques au travers des âges

A priori l’école de pensée cynique me plait bien par sa référence au chien … mon animal préféré.

 

A son origine, cette pensée fut la marque d’esprits exigeants et contestataires qui ne craignaient pas d’être traités comme des chiens. Ils s’opposaient donc, dans la Grèce du quatrième siècle avant notre ère, à l’establishment de l’époque avec des styles de provocations qui ne sont pas sans rappeler celles de l’époque punk des années 70 et 80.

 

Beaucoup plus récemment, Nicolas MACHIAVEL, à la fin du XVe siècle à Florence, fut à l’origine d’un courant de pensée dissociant et libérant l’action politique de la morale et de la religion.

 

L’un des grands machiavéliques ou cyniques (As you like), fut assurément quelqu’un de peu recommandable, mais qui eut la responsabilité de la Diplomatie française à une époque où il dut être particulièrement difficile de trouver le meilleur chemin entre les intérêts de celui dont dépendait sa faveur, ses intérêts propres … puisqu’il n’y était pas indifférent, et les intérêts de la France … qu’il ne maltraita jamais. C’est bien sûr de Charles-Maurice de TALLEYRAND-PERIGORD Prince de Bénévent, que je parle, entre Ancien-Régime, Révolution, Bonapartisme, Empire et Restauration.

 

Sautant les ans, qui peut nier que Charles DE GAULLE ait été un cynique machiavélique quand, convaincu de longue date que l’Algérie ne pouvait rester une région française comme les autres, il clama, à la foule des Pieds-Noirs venus l’acclamer à Alger le 4 juin 1958, ce fameux « Je vous ai compris » qui, ne signifiant rien, signifiait tout … y compris le contraire de ce que ceux qui l’acclamaient avaient compris ?

 

D’une moindre pointure, mais encore acceptable, François MITTERRAND, un Sphinx moderne, occulta en permanence ce qu’il pensait pour mieux conduire l’action qu’il avait choisi de mener. Je lui pardonne beaucoup de choses parce que, quelques semaines avant le scrutin décisif de 1981 et alors que Valéry GISCARD d’ESTAING semblait imbattable, il eut le courage … ou le génie … de dire qu’il était contre la peine de mort, alors que la majorité des électeurs voulaient son maintien et son usage. Ce qui compte, encore plus, c’est qu’il chargea aussitôt Robert BADINTER de conduire le processus d’abolition.

 

On voit bien que le cynisme a, dans l’Histoire, ses hauts et ses bas … et, comme on dit, « on ne fait pas forcément de la bonne politique avec de bons sentiments ».

 

Mais on peut séparer du cynisme, voire de « l’opportunisme » dont, sous la IIIe République, Jules FERRY était un leader, les comportements qu’on vit fleurir depuis quelques années sous Nicolas SARKOZY et François HOLLANDE et qui atteignirent ce que j’espère être un sommet à l’EM-Lyon où quelqu’un qui s’imagine en Président de la République en 2022 expliqua à des étudiants que, de manière habituelle, il raconte des choses auxquelles il ne croit pas. Le pire, en cette affaire c’est qu’il pensa qu’on l’admirerait de nous envoyer cela en plein visage (Il n’y a que lui qui pensait … ou dit … que ces propos n’étaient destinés qu’aux étudiants triés sur le volet qu’on avait mis en face de lui).

 

Au sens moderne du terme, le cynisme n’est pas revêtu d’un masque de carnaval, il est juste la conduite d’une politique très clairement orientée, mais pas obligatoirement annoncée … mais pas recouverte d’excréments pour autant.

 

Emmanuel MACRON est un héritier des cyniques-machiavéliques. Laurent WAUQUIEZ n’en est qu’une pitoyable copie de bazar un peu merdique.

Jean-Paul BOURGЀS 23 février 2018

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V
Jean-Paul23/02/2018 09:56<br /> <br /> Au cours des siècles, le sens du mot évolua ...<br /> <br /> Du point de vue linguistique et philosophique, se type d'évolution est aussi passionnante qu'essentielle pour la bonne santé de notre civilisation !!!<br /> <br /> A bientôt.<br /> Amitié.
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J
Tout à fait.
V
Le cynisme est une attitude face à la vie provenant d'une école philosophique de la Grèce antique, fondée par Antisthène1, et connue principalement pour les propos et les actions spectaculaires de son disciple le plus célèbre, Diogène de Sinope. Cette école a tenté un renversement des valeurs dominantes du moment, enseignant la désinvolture et l'humilité aux grands et aux puissants de la Grèce antique. Radicalement matérialistes et anticonformistes, les cyniques, et à leur tête Diogène, proposaient une autre pratique de la philosophie et de la vie en général, subversive et jubilatoire. L'école cynique prône la vertu et la sagesse, qualités qu'on ne peut atteindre que par la liberté. Cette liberté, étape nécessaire à un état vertueux et non finalité en soi, se veut radicale face aux conventions communément admises, dans un souci constant de se rapprocher de la nature.<br /> "Il s’agit de démontrer la haute probabilité vertueuse du clochard…Contre la figure du sage hiératique et quelque peu infatué ; le cynique propose le philosophe vagabond. Par delà les siècles, Cioran semble conserver une sympathie pour cette façon d’être qui est aussi une sympathie pour cette façon d’être qui est aussi proximité avec l’essentiel. Ne rien avoir invite à mieux percevoir en quoi consiste l’être. Cioran écrit à Fernando Savater : « Nous sommes arrivés à un point de l’histoire où il est nécessaire, je crois, d’élargir la notion de philosophie. Qui est philosophe* ? « Et le vieil homme de préciser : certainement pas l’universitaire qui triture des concepts, trie des notions et rédige des sommes indigestes pour obscurcir le propos de l’auteur analysé. Pas plus le technicien, fût-il brillant ou virtuose, quand il sacrifie aux rhétoriques nébuleuses et absconses. Le philosophe, c’est celui qui, dans la simplicité, voire le dénuement, met de la pensée dans sa vie et sa vie dans sa pensée. Il tisse de solides liens entre sa propre existence et sa réflexion, sa théorie et sa pratique. Pas de sagesse sans implications concrètes de cette imbrication. Pendant plusieurs années, Cioran a rencontré l’un de ces hommes, un clochard, mendiant qui l’interrogeait sur Dieu, le Mal, la Liberté ou la matière. « Je n’ai jamais connu, écrit Cioran, quelqu’un d’aussi écorché, autant pris par l’insoluble et l’inextricable. » Après avoir confié à son visiteur qu’il le tenait pour un authentique philosophe, Cioran ne le revit plus. De cette anecdote, il conclut que le philosophe se distingue en ce qu’il est préoccupé d’avancer toujours vers un plus haut degré d’insécurité** ». De quoi congédier les propriétaires de chaires, les spécialistes en péroraison et autopsies stériles. Exit les salariés qui font florès avec la momification des textes ou le jargon des spécialistes. Les racines d’une authentique sagesse fouillent le ventre d’abord, la tête ensuite. (texte de Michel Onfray cité dans https://blogs.mediapart.fr/vivre-est-un-village/blog/050910/le-volontarisme-esthetique)<br /> <br /> ...rien à voir avec Wauquiez qui lui est un salaud (Qui est contraire à la morale ou à la loyauté dixit wikidictionnaire) ou, plutôt un pétainiste un point c'est tout...<br /> <br /> A bientôt.<br /> Amitié.
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J
Au cours des siècles, le sens du mot évolua ... pour en arriver à ces individus calculateurs pour lesquels seul compte le résultat (Généralement leur résultat).