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L’ébauche des débauchages

Il y a cinquante ans, l’association des élèves de mon école d'ingénieurs m’avait accordé un privilège : écrire chaque mois, dans le journal des élèves un billet politique … qui préfigurait ce que j’ai repris depuis quelques années sous cette forme de blog quotidien. Je n’ai rien gardé de cette époque, mais je me souviens du titre et du thème du billet que j’avais écrit juste après l’élection législative de mars 1967.

« Du oui mais … au mais oui », c’était son titre. Il correspondait au fait que Valéry GISCARD d’ESTAING, après l'élection présidentielle de décembre 1965, avait été remplacé, comme Ministre des Finances par Michel DEBRÉ et que, comme un certain Emmanuel MACRON, il avait amorcé une prise de distance par rapport au Président de la République afin de se mettre en orbite vers une candidature à l’Elysée. Avant l’élection de mars 1967, il avait marqué cette distance en disant qu’il serait dans la majorité de façon conditionnelle, d’où le « oui mais … ». Le scrutin de 1967 n’ayant laissé qu’une seule voix de majorité à la droite … Valéry GISCARD d’ESTAING, qui ne voulait pas se suicider politiquement, était rentré discrètement dans le rang … sans même en être récompensé par un poste ministériel … d’où le « mais oui ». Un an plus tard, après mai 68, qui avait profondément affaibli Charles DE GAULLE, il avait rejoint ceux qui répondraient « non » au référendum du 27 avril 1969 puis s’était alors mis dans la roue de Georges POMPIDOU qui, du fait de sa maladie, lui libéra enfin l’accès à l’Elysée en 1974.

L’Histoire ne repasse jamais les mêmes plats et la situation actuelle n’a pas grand-chose à voir. On peut cependant noter l’audace de la démarche d’Emmanuel MACRON, envers François HOLLANDE, qui rappelle un peu l’ingratitude de Valéry GISCARD d’ESTAING à l’égard de Charles DE GAULLE … lorsqu’il inventa son « oui mais » à 39 ans.

Dans ce genre de circonstances, le jeu politique est toujours marqué par des débauchages de « fidèles » qui trahissent en changeant de camp pour le prix de trente deniers d’argent. D’une façon imagée, faisant penser au jeu classique des cours d’école « du gendarme et du voleur », on parle alors de « prises politiques ».

L’UMP s’est assez bruyamment réjouie qu’Emmanuel MACRON n’ait fait que trois « prises » relativement modestes, ce qui, selon « les éléments de langage répétés à l'envi » qu’ils élaborèrent, montre que l’UMP est un parti qui est resté solide. Les pauvres ! Ils nous prennent pour des ânes. Si ces « prises » avaient une valeur, il y en aurait eu trois fois plus. Mais pourquoi acheter des produits démonétisés ? Les intégrer à un gouvernement ne pourrait même être qu’un handicap. Qui, voulant courir un cent mètres, se chargerait les épaules d’un sac de pommes pourries ?

On se dirige vers un renouvellement de l’Assemblée Nationale comme jamais vu depuis 1958. Ceux qui n’ont pas compris ça, dans tous les partis, se préparent des lendemains douloureux, car c’est fondamentalement ce que demandaient les Français.

Savoir s’il en résultera quelque-chose de positif … et, si oui, pour quels Français ? ? ?, c’est une autre affaire.

En ce qui me concerne, j’attends de voir pour savoir si je serai dans l’opposition à l’action conduite … ou rallié (Sans aucune attente personnelle car à mon âge on n’est plus un acteur, autrement que bénévole, et mes activités associatives sont déjà trop nombreuses).

Mais je plains ceux, de quarante ans mes cadets, qui n’ont pas compris que demain n’est pas comme hier. Après les législatives arriveront les débauchages de masse … ceux-ci ne sont qu’une modeste ébauche.

Jean-Paul BOURGЀS 20 mai 2017

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L’Histoire ne repasse jamais les mêmes plats et la situation actuelle n’a pas grand-chose à voir. On peut cependant noter l’audace de la démarche d’Emmanuel MACRON, envers François HOLLANDE, qui rappelle un peu l’ingratitude de Valéry GISCARD d’ESTAING à l’égard de Charles DE GAULLE … lorsqu’il inventa son « oui mais » à 39 ans.<br /> <br /> L’Histoire ne repasse jamais les mêmes plats et la situation actuelle n’a pas grand-chose à voir, en effet, lire : http://www.rtl.fr/actu/politique/presidentielle-2017-comment-francois-hollande-a-place-emmanuel-macron-au-centre-de-sa-strategie-electorale-7783203083...<br /> <br /> A bientôt.<br /> Amitié.
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Il y a quand-même de surprenantes similitudes dont l'âge identique de VGE et EM au moment où ils prirent leurs distances !