23 Avril 2017
Dans sa « Lettre de campagne » de jeudi dernier, Laurent JOFFRIN, évoquant le jeu étonnamment ouvert à la suite d’une campagne électorale surprenante et à l’issue alors imprévisible, écrivait : « Et, après tout, les électeurs ne sont pas des moutons ».
Pour beaucoup, un seul mouton noir dans un troupeau suffit à leur besoin de désignation d’un bouc émissaire, source de tous les maux … alors que les vrais moutons partagent la même herbe sans se soucier de la couleur de leur toison.
Trois jours plus tard, qu’en est-il ?
C’est plié. Emmanuel MACRON sera le prochain Président de la République. Son projet, profondément inspiré par une vision injectée dans son esprit par le monde des affaires, adepte du néo-libéralisme, n’est pas le mien. Je ne crois pas que la conduite du pays puisse se faire, sans être pour autant dans une logique impitoyable de « lutte des classes », en dehors d’un choix clair entre les intérêts des plus privilégiés et ceux des plus modestes.
En l’état actuel des prévisions, voter pour Emmanuel MACRON, qui fut l’inspirateur de la « Loi El KHOMRY », ce serait choisir un camp qui n’est pas le mien. Sauf bouleversement d’ici le 7 mai, c’est donc un bulletin blanc que je glisserai dans l’urne, mais je réfléchirai jusqu’à l’entrée dans l’isoloir.
Les Français ne sont pas des moutons, tant mieux … je ne souhaite pas, non plus, qu’ils soient, comme Charles DE GAULLE le disait avec mépris : des veaux !
Laissant cela, mon rêve s’exprime par cette vue lointaine sur la vallée du Doux, prise tôt ce matin sur notre route pour revenir à Lyon après avoir voté. « Le Doux », quel beau nom de rivière … que notre source alimente depuis « La Chaumette ».
C’est depuis cet endroit, que ceux qui prétendent à la présidence devraient venir réfléchir à ce que veut dire se projeter dans l’avenir … loin du tumulte superficiel d’un monde façonné par un marketing politique destiné aux moutons et aux veaux.
C’est en pensant à ce pays que j’aime, et en me rappelant que bien d’autres régions du monde, en Europe, en Afrique, en Amérique ou en Asie sont aussi belles et peuplées d’hommes et de femmes désireux de paix, que je me déterminerai définitivement pour le second tour.
Soit dire que Marine LE PEN représente pour moi l’horreur absolue et, du coup, me faire accepter celui que je n’ai pas envie de soutenir par mon vote, soit exprimer par un vote blanc que je n’accepte pas ce choix, si le risque de voir le fascisme n’apparaît pas réel.
Une bière de « L’Agrivoise » à la main, samedi après-midi, nous avons passé un moment serein au milieu des livres d’un libraire-éditeur de rêve, où le calme de Simon MANIER réconcilie avec le monde ( http://www.arbre-vagabond.fr/ ). N’est-ce pas le début du calme nécessaire à une décision réfléchie ?
Deux semaines pour réfléchir, ça n’est pas trop, avec, en tête, le souvenir du lac de Devesset, à proximité immédiate de « L’Arbre Vagabond ».
Jean-Paul BOURGЀS 23 avril 2017