18 Janvier 2017
Quand Donald TRUMP attaque sèchement Angela MERKEL à propos des positions qu’elle a prises sur l’accueil des réfugiés, j’ai bien l’impression que cela fait plutôt plaisir à pas mal de Français.
Samedi dernier j’ai assisté à une conférence d’Emmanuel TODD, à Lyon. On sait qu’il est totalement opposé à l’euro depuis longtemps … mais je ne l’avais jamais entendu aussi violent dans ses propos contre l’Allemagne, accusée d’une domination presque colonisatrice sur le reste de l’Europe.
Et je pourrais multiplier les exemples d’une évolution de nos rapports avec l’Allemagne, qui relègue presque dans les archives historiques, l’entente respectueuse qui liait Charles DE GAULLE et Konrad ADENAUER lors de la signature du « Traité de l’Elysée » ou François MITTERRAND et Helmut KOHL devant l’ossuaire de Douaumont.
On a parfois l’impression que ce qui est sur le point de ressortir, c’est la proclamation du IIème Reich par l’Empereur Guillaume, le 18 janvier 1871, dans la galerie des Glaces de Versailles.
Il est vrai qu’il est loin le temps où, élèves au lycée international de Saint Germain-en-Laye dans les années cinquante (Où, pendant cinq ans, j’ai eu pour professeur d’Anglais Olivier TODD, le père d’Emmanuel), nous préfigurions la constitution d’une Europe où n’auraient subsisté comme différences que des langues diverses, d’autres fromages que les quatre-cent qui caractérisent la France et quelques autres habitudes relevant des us et coutumes de la vie courante. Sur la photo ci-dessous de ma classe de seconde, qui date de cinquante-neuf ans, autour d’Olivier TODD il y a onze Français, une Belge, une Hollandaise, un Italien et quatre Allemands. Nos regards étaient tournés vers l’avenir … ne se tournent-ils pas vers le passé actuellement ?
Cela ne sert à rien de refuser le fait que l’Union Européenne va mal et même très mal. On a sûrement eu tort de l’élargir trop vite. On n’aurait pas dû faire l’euro sans avoir rapproché beaucoup plus les fiscalités et les pratiques sociales et sans un gouvernement économique fédéral. On n’aurait jamais dû tolérer qu’existent au sein de l’Union des paradis fiscaux … ni accepter qu’un chef des pirates, Jean-Claude JUNCKER soit mis à la tête de la Commission de Bruxelles. Il n’aurait jamais fallu confondre la création d’une union politique du continent et le triomphe d’une doctrine néo-libérale qui n’est un succès que pour les financiers et non les peuples.
Sur ces sujets nous avons certainement des divergences avec les Allemands, mais rien de tout ça ne doit nous ramener insidieusement à un antagonisme franco-allemand dont on sait qu’il est mortifère.
Il faudrait plutôt une attitude de confiance en l’avenir manifestée par la correction de tout ce qui a foiré et en conservant les points positifs, comme, par exemple, Erasmus. Cela suppose le sens du dialogue et une énorme confiance les uns dans les autres … dont je n’ai pas l’impression qu’elle subsiste.
Jean-Paul BOURGЀS 18 janvier 2017
Petit additif en ce mercredi matin ... l'élection d'Antonio TAJANI, homme de confiance de Silvio BERLUSCONI, comme président du Parlement Européen ... et, après ça, croirons-nous encore que seuls les USA vont mal parce que Donald TRUMP s'installera vendredi à la Maison Blanche ?