28 Juillet 2023
Notre été à « La Chaumette » se déroule paisiblement et nous permet de nous reposer … mais, alors que l’on a rarement eu une si douce chaleur, contrastant avec la canicule subie dans la plupart des villes, la maison est trop calme à mon goût.
Souvent, malgré la capacité d’offrir un lit fort rustique à une quinzaine de personnes (Il est vrai que c’est parfois juste un matelas posé sur le plancher), la question du soir, ici, c’est « Où va-t-on coucher X ou Y ? », avec éventuellement comme solution l’installation d’une ou deux tentes dans le pré.
Rien de tel cette année, avec des séjours qui se suivent, presque sans reouvrement, et donc …. et c’est ce que je regrette … sans présence simultanée d’au moins deux ou trois de nos quatre filles, avec conjoints et enfants.
Les unes et les autres se succèdent, manifestement avec la double intention de ne pas trop nous fatiguer et, elles-mêmes, de se reposer réellement sans subir l’agitation inévitable dès qu’on atteint la dizaine d’occupants de trois générations différentes. Arrivant à la cinquantaine, elles ont déjà vingt ans de plus que nous quand nous avons acquis cette maison, que nous imaginions comme un ancrage familial.
Quant aux neveux et nièces et petits-neveux et petites-nièces, nous n’avons même plus eu de signes de vie … alors qu’il y a peu, ils étaient parmi les plus nombreux à venir ici.
Tout ceci est la marque de la vie qui passe … ce qui n’est pas simplement nostagique de ma part, car ma grande satisfaction c’est de voir que ce sont nos cinq petits-enfants, seuls ou avec leurs parents, voire juste uniquement avec leurs grands-parents … et, bientôt seuls ou avec un compagnon ou une compagne, qui aiment et aimeront venir à « La Chaumette » car ils s’y sentent bien ( La transmission est importante - Jean-Paul-69-07.over-blog.com ).
Nous sommes ici depuis bientôt un demi-siècle ; la maison, elle-même, date de 208 ans ; avant-hier une jeune-femme est passée nous voir parce que sa grand-mère habitait là et qu’elle possédait une photo de cette grand-mère MOULIN, avec sa propre mère dans les bras, devant la porte de la grange … qui peut imaginer la suite ? alors que je viens de faire changer le chauffe-eau … qui était devenu dangereux.
En regardant la lune briller, hier, je me disais qu’il était bien inutile d’imaginer le futur alors qu’il ne sera pas si différent du présent, dont on peut profiter calmement aujourd’hui. C’est à nos enfants et petits-enfants de vaioir et imaginer s’ils voudront garder « La Chaumette » après nous … ou revenir de nombreuses années plus tard et dire à un nouvel occupant « J’ai retrouvé une photo où le grand-père est assis sur ce banc de pierre, qui n’a donc pas bougé depuis cent ans ».
Jean-Paul BOURGÈS 28 juillet 2023