Folie et résilience

28/05/2023 14:07

La visite de Dresde concentre en quelques instants la mesure de ce que la folie des hommes peut détruire et l’image de notre incroyable résilience.

Cette ville fut presque rasée par les Anglo-Américains, en février 1945, soit deux mois avant la chute définitive de l’Allemagne nazie. « Les carottes étaient cuites » pour HITLER, pris en tenaille entre l’armée rouge arrivant par l’est et les anglo-franco-Américains progressant depuis l’ouest. On débat encore pour savoir si détruire Dresde était stratégiquement nécessaire ou s’il s’agissait d’une vengeance en représailles des villes anglaises bombardées par la Luftwaffe, comme particulièrement Coventry.

Toujours est-il que de nombreux monuments du centre-ville de Dresde n’étaient plus qu’un amas de pierres culbutées les unes sur les autres.

La photo apposée sur une palissade montre ce qui restait, par exemple, d’un palais.

Voila donc l’image de ce que fait la folie des hommes.

Aujourd’hui on ne voit plus ça, mais une ville reconstruite à l’identique dont ne subsistent que des cicatrices traduites par la couleur des pierres.

Chaque pierre noire a été remise à sa place parmi les pierres blanches nouvelles

Les pierres d’origine, en grès, noircissent naturellement avec le temps, alors que quand on les extraits de la carrière elles sont blanches. Les pierres noires ont donc été retrouvées au sol et les pierres blanches ont été taillées pour recomposer un véritable puzzle. Rebâtis, pierre par pierre à l’identique, les monuments démontrent donc l’extraordinaire résilience humaine.

Cependant un message, accroché à un temple reconstruit, nous interpelle judicieusement.

On peut reconstruire les bâtiments qui ont été détruits … mais saura-t-on aussi bien reconstruire notre environnement que nous détruisons ?

Jean-Paul BOURGÈS 28 mai 2023