17 Février 2023
La séquence raccourcie résultant du choix gouvernemental de faire jouer l’article 47-1 (Une première dans le cadre de la Ve République) se termine ce soir et, bien sûr, cela n’a pas permis l’examen de l’intégralité du texte … mais qu’importe puisqu’il partira tel quel au Sénat … et que, malgré l’opposition massive des Français, il finira par être « la Loi », inaugurant ainsi un nouveau régime politique où le vote n’est plus nécessaire (A moins que le Conseil Constitutionnel retoque le texte en considérant abusif de l’avoir présenté comme un élément rectificatif du budget de la Sécurité Sociale).
Après dix textes adoptés au dernier trimestre de 2022 par la seule magie de l’article 49-3, notre pays vient de se débarrasser de cette idée de dinosaure républicain, selon laquelle, il ne peut pas y avoir de loi sans qu’elle ait été votée par l’Assemblée Nationale.
Alors, bien sûr, j’entends comme tout le monde les criailleries de ceux qui imputent à NUPES cette mise en panne de la démocratie en se plaignant qu’avec d’innombrables amendements, le débat se soit déroulé à la vitesse d’un escargot auquel on aurait fait ingurgiter un somnifère.
Mais quelle hypocrisie quand la faute en incombe à la Première Ministre qui avait annoncé, au moment où les débats allaient s’ouvrir, que le texte « n’était pas négociable ».
La seule réponse, qui se trouve en 9 lettres dans la grille de mots croisés d’Olivier DUSSOPT, c’est « obstruable ».
NUPES a donc utilisé le seul moyen que la Constitution lui offrait pour empêcher qu’en un tournemain le texte « non négociable » soit voté, ce qui aurait ajouté à son injustice et à son mépris des 2 millions de manifestants hebdomadaires une petite allure de légitimité républicaine.
Emmanuel MACRON, Elisabeth BORNE, Olivier DUSSOPT, Yaël BRAUN-PIVERT ne l’emporteront pas au paradis … c’est d’un très mauvais coup à la démocratie dont ils viennent de se rendre coupables.
Jean-Paul BOURGÈS 17 février 2023
Pour contrecarrer les commentaires qui, une nouvelle fois, imputeraient mon point de vue à une position politique pro-NUPES … ou, bien pire, pro-LFI : j’ajoute un lien vers un article qui rappelle la position de cet affreux gauchiste qu’est Charles de COURSON : Charles de Courson, la « mascotte » de l’Assemblée contre la réforme des retraites (lemonde.fr)