18 Novembre 2019
Entre la séance du matin et la permanence logement de l’après-midi, je suis rentré déjeuner chez nous.
Sur le chemin, je vis deux petites fleurs blanches qui avaient résisté à la neige de jeudi soir.
La résistance des fleurs, qui nous émerveille souvent, est peu de chose par rapport à celle d’hommes, comme celui qu’on reçut l’après-midi.
A trois ans, perdu au Congo-Brazzaville par ses parents lors de leur fuite du Rwanda, il passa par la RDC, puis fut placé par le HCR (Haut Comité des Nations-Unies pour les Réfugiés) au Nigéria … ce qui fait que ce francophone de naissance n’est, aujourd’hui, qu’anglophone.
Désormais il cherche à s’installer, enfin, à vingt-huit ans, en France … où il a trouvé la seule famille qui lui reste … une tante. Et il entreprend donc l’éprouvant parcours du combattant de ceux qui affrontent, non les frimas hivernaux comme les fleurs, mais l’accueil glacial d’une République qui cherche comment refouler les arrivants au lieu de les accueillir comme des frères.
Heureusement que, sur le chemin, je vis ces fleurs blanches, symboles de l’innocence, car, autrement, je finirais pas désespérer de la réalité de notre humanisme.
Jean-Paul BOURGÈS 19 novembre 2019