Laissons vivre les vieux … ou tuons-les

Un vieux Monsieur, de Pléneuf, dans les Côtes d’Armor, vit dans une maison de retraite. Il y a quelques jours, il lui vint l’idée et surtout l’envie d’aller retrouver sa bonne amie qui vit à quelque distance de sa résidence pour personnes âgées.

Il ne fit pas le mur car sa carcasse de quatre-vingt-treize ans ne lui permet plus ce genre d’acrobatie, mais il franchit la porte et se rendit à petits pas jusque chez sa chérie, sans se préoccuper de signaler son départ … ni, a fortiori, de demander l’autorisation de quiconque.

Sa petite-fille venant lui rendre visite et ne le trouvant pas dans sa « résidence surveillée » donna l’alerte. Muni de son signalement, « un jean, un gilet sans manche de couleur bleue, et une casquette », la maréchaussée locale lança ses plus fins limiers … jusqu’à repérer le fugitif dans un parc public, se promenant bras-dessus, bras-dessous avec sa dulcinée.

On fit, alors, réintégrer fissa sa résidence, j’ai failli dire, sa prison, au vieillard … laissant là en plan celle qui n’avait pas compris que son amoureux était incarcéré sans autre crime que d’avoir déjà trop vécu … au détriment de l’équilibre de sa caisse de retraite.

Pourquoi laisser vivre si longtemps un vieux Monsieur, si c’est pour le priver du plaisir d’aimer ?

Notre société est organisée sous forme de cases étanches, calibrées en fonction de l’âge, du sexe, de l’origine de chacun. Que c’est donc triste !

Il ne faut pas mélanger les AOC, Appellation d’Origine Correcte de certains coincés du Q, avec l’AOP, Accueil des Opportunités Platoniques d’autres.

Selon l’AOC, l’amour est réservé aux jeunes (Pas trop jeunes cependant), surtout s’ils sont de sexe différent. Les vieux n’ont droit qu’à la nostalgie et aux névralgies.

Selon l’AOP, c’est ce vieux Monsieur qui a eu raison … et c’est sa petite-fille qui s’est montrée ringarde … avec ses schémas éculés.

Jean-Paul BOURGЀS 18 août 2017

Comments

[Vivre est un village]

Un vieux Monsieur, de Pléneuf, dans les Côtes d’Armor, vit dans une maison de retraite. Il y a quelques jours, il lui vint l’idée et surtout l’envie d’aller retrouver sa bonne amie qui vit à quelque distance de sa résidence pour personnes âgées.



Il ne fit pas le mur car sa carcasse de quatre-vingt-treize ans ne lui permet plus ce genre d’acrobatie, mais il franchit la porte et se rendit à petits pas jusque chez sa chérie, sans se préoccuper de signaler son départ … ni, a fortiori, de demander l’autorisation de quiconque.



Sa petite-fille venant lui rendre visite et ne le trouvant pas dans sa « résidence surveillée » donna l’alerte. Muni de son signalement, « un jean, un gilet sans manche de couleur bleue, et une casquette », la maréchaussée locale lança ses plus fins limiers … jusqu’à repérer le fugitif dans un parc public, se promenant bras-dessus, bras-dessous avec sa dulcinée.

...pour continuer à lui pomper tous le fric possible...
Ma chère voisine à Vichy que je t'ai présenté vient d'avoir 102 ans et vit très bien seule chez elle, en sachant, que, bine sûr, tous l'immeuble est aux petits soins pour elle et qu'elle a aidé quelques étudiants modestes et/ou orphelins à avancer dans leurs vies...
Notre drame à tous est que sa petite fille veut la mettre en maison de retraite, en sachant que nous sommes tous convaincus qu'elle ne se remettra pas de la transplantation...
A bientôt.
Amitié.

[Jean-Paul]

Maman avait un caractère très indépendant et, devenue veuve et de santé de plus en plus fragile, elle tenait à rester chez elle. Un jour, âgée de 88 ans, elle tomba et se cassa le col du fémur ... on l'opéra mais elle ne se réveilla pas. Son choix d'indépendance avait été respecté ... ce fut le plus important. Laissons vivre les vieux ... même si cela doit précipiter leur mort.

[Isabeille]

Oui bien triste réalité ...
Cependant une fiction presque similaire peut nous redonner le sourire :

https://fr.wikipedia.org/wiki/Le_Vieux_qui_ne_voulait_pas_fêter_son_anniversaire

Bien sûr, je préférerai que ce soit l'inverse !

[Vivre est un village]

https://fr.wikipedia.org/wiki/Le_Vieux_qui_ne_voulait_pas_fêter_son_anniversaire
Mû par son instinct, un pensionnaire fugue de sa maison de retraite le jour de son centième anniversaire. Le livre raconte ses aventures et, en parallèle, toutes celles de sa longue vie.

Ma belle mère a refusé de s'alimenter quelques semaines avant ses 100 ans et ma mère a, sans doute, pris un excès de somnifère juste avant le départ de son petit-fils ...
Bien sûr, j'avais imaginé que leurs fins seraient autres...

A bientôt.
Amitié.

[Jean-Paul]

Isabelle, je connais ce texte et je l'adore. Bises. JP