2 Juillet 2017
Nous avons passé le week-end à Taverny et en forêt de Montmorency dans une maison forestière où, il y a dix ans, les sœurs et frère de Maly avaient déjà organisé une grande rencontre familiale des enfants, petits-enfants et arrière-petits-enfants de leurs parents. Le cadre est toujours aussi beau, calme et propice à une rencontre aussi simple et festive.
Dix ans plus tard nous marquions donc que cette fois leurs parents auraient eu cent-dix ans, s’ils n’étaient pas morts, tous deux plus jeunes que nous maintenant.
En dix ans, la plupart d’entre nous étaient encore là, sauf une des sœurs, qui est décédée il y a une semaine. Les plus vieux s'approchent du statut d’octogénaire, nos enfants sont presque quarantenaires ou même cinquantenaires, nos petits-enfants sont à l’Université ou se traînent encore à quatre pattes … et la photo de groupe montre une famille unie où règne la bonne-humeur. Il manquait certains pour des raisons d’emploi du temps ou de distance … mais ils étaient là en pensée.
Au mur de la salle, où nous nous sommes régalés de ce que les uns et les autres avaient préparé, Maly avait affiché des arbres généalogiques très artistiques :
Plus le temps passe, plus j’ai le sentiment que nos enfants et petits-enfants ne sont pas issus de moi … mais qu’au contraire, ce qu’ils nous apportent, la façon dont ils nous amènent à revoir ce que nous pensions … qui résulte de leur vie dans ce siècle nouveau où, pour autant, ils n’ignorent rien de ce qu’en passeurs, nous leur avons transmis … font que, désormais c’est moi qui suis issu d’eux. Je commence à leur devoir plus qu'ils ne me doivent.
De ce fait, dans cette famille, où je pourrais n’être, comme on dit parfois, qu’une pièce rapportée, mes enfants et petits-enfants, dont nous fêtions les grands-parents et arrière-grands-parents, me rendent encore plus de la famille qu’à l’époque où vivaient mes beaux-parents … que j’ai, pourtant, profondément aimés.
Lorsqu’un bâtiment prend feu, chacun se précipite vers les issues de secours … dans la suite des générations, je pense que c’est un beau secours d’être issu de ceux qui nous succèdent.
Mes enfants et mes petits-enfants m’apprennent plus que ce que je leur apprends … et, au moins, nous nous enrichissons mutuellement dans une grande tendresse réciproque.
Jean-Paul BOURGЀS 2 juillet 2017