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Les vertus de la transparence

A chaque époque ses mots fétiches, vite oubliés et, surtout, vidés de contenus dès qu’ils commencent à être employés à tout bout de champ, comme un jingle commercial.

C’est ainsi que nous sommes désormais obsédés par « la transparence ».

Des batraciens, vivant dans les plaines amazoniennes de l’Equateur, ont été récemment découverts … ce qui montre que nous sommes encore loin d’avoir découvert toutes les espèces animales. Or ces grenouilles ont une particularité extraordinaire. Leur corps est translucide et même pratiquement transparent, puisque, au travers de la peau de leur abdomen, on peut voir leurs organes … et, entre autres, les battements de leur cœur. La photo ci-après montre bien jusqu’où ce petit animal pousse la transparence.

Les vertus de la transparence

Ce serait, peut-être, amusant et instructif si tous ceux qui ont des fonctions publiques étaient aussi transparents que ces « Hyalinobatrachium yaku ».

Mais ne deviendrait-on pas tous un peu voyeurs ?, d’autant que, ne voulant pas permettre à ceux qui se voient confier des fonctions publiques de dissimuler leur intérieur par des habits, nous les contraindrions probablement à la nudité intégrale, dont même une feuille de vigne ne saurait limiter l’absolue transparence.

Ne faut-il pas être raisonnables, en obligeant tous les dépositaires d’une fonction collective (Donc financée par de l’argent public) à justifier toutes leurs dépenses, à déclarer très précisément les liens d’intérêts qu’ils peuvent avoir … et, en la dotant des moyens nécessaires, en s’organisant pour qu’une autorité judiciaire soit chargée d’en contrôler l’exactitude puis, en cas d’anomalie, de décider l’inéligibilité à vie ou l’exclusion de l’Administration, selon le cas.

La transparence publique permanente me semble une idée à ne retenir qu’avec des pincettes. Je suis particulièrement attaché à l’idée que nous devons rétablir la confiance entre les élus et les fonctionnaires d’une part, les citoyens d’autre part. Cela ne passe cependant pas par la transparence des grenouilles, mais par des moyens efficaces de contrôle a posteriori et, en cas de dérapage, sur des sanctions rapides et définitives. Il ne doit pas être possible de soupçonner la femme de César.

Jean-Paul BOURGЀS 8 juin 2017

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La transparence publique permanente me semble une idée à ne retenir qu’avec des pincettes. Je suis particulièrement attaché à l’idée que nous devons rétablir la confiance entre les élus et les fonctionnaires d’une part, les citoyens d’autre part. Cela ne passe cependant pas par la transparence des grenouilles, mais par...<br /> <br /> Un minimum de pratique de l'éthique <br /> 1. Éthique et gouvernance : un objet pour l’analyse criminologique ?<br /> 1<br /> <br /> L’éthique gouvernementale et de la fonction publique font présentement l’objet d’une attention que l’on peut sans exagération qualifier de mondiale. En effet, tant les pays post-industrialisés que ceux en voie de développement doivent composer à des degrés divers avec la question de l’éthique, les premiers généralement en lien avec la transparence de l’administration, les seconds davantage sous le rapport de l’administration de l’aide internationale. Il s’agit d’un objet complexe qui chevauche de nombreuses disciplines tout en transcendant les frontières administratives, politiques ou territoriales.<br /> 2<br /> <br /> La documentation recensée fait état d’une véritable explosion du nombre de publications sur ce thème depuis le début des années 1990, que ce soit dans le domaine académique ou journalistique. L’interaction étroite d’acteurs politiques et économiques dans certains dossiers a favorisé une certaine assimilation des manquements à l’éthique, à la corruption criminalisable en vertu des dispositions légales des codes criminels. Autre facteur influent, le FMI et l’OCDE ont tous deux entrepris une véritable croisade en faveur de la bonne gouvernance qui force symboliquement ou concrètement les États à manifester leur engagement face à l’éthique gouvernementale (A. Leduc et J. Lebel, 2008).<br /> 3<br /> <br /> Opinions, avis, recommandations, codes et programmes de formation fusent de toute part sans que le substrat conceptuel étayant tous ces efforts souvent bien intentionnés ne soit clairement explicité. La difficulté ici tient au fait que chacun peut s’indigner sans avoir à démontrer de compétences particulières dans le domaine de la morale ou de l’éthique, fort heureusement d’ailleurs. Au delà de l’indignation et des jugements à l’emporte-pièce, l’éthique gouvernementale est un terrain privilégié pour la réflexion et l’analyse. Éthiciens, philosophes, anthropologues et politologues ont généré à ce sujet une documentation importante, bien que parfois éloignée d’un concept fondamental lorsqu’il est question de transgression de la norme : l’explication du passage à l’acte. À cet égard, la criminologie peut apporter un éclairage complémentaire sur l’éthique gouvernementale en raison de son vaste corpus de théories, de modèles et d’outils d’analyse portant sur la transgression...<br /> (source : https://www.cairn.info/revue-des-sciences-de-gestion-2009-5-page-115.htm)<br /> <br /> A bientôt.<br /> Amitié.
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