Je n’aime pas l’eau

19/05/2025 09:18

Quand les gens disent ça, ils expriment généralement leur préférence pour l’alcool par rapport aux boissons non-fermentées.

En ce qui me concerne, j’ai une nette préférence pour les boissons alcoolisées, qui est sûrement à l’origine de mon cancer du foie … que mon « épatante hépatologue » a su, jusqu’à présent, stabiliser.

Mais, en parlant de mon aversion pour l’eau, ça n’est pas de qu’on avale que je voulais parler et, bien plus, de mon rapport à l’élément aquatique.

Alors que j’étais en CE2, lors de l’un des ces hivers très froids du début des années 50, je revenais déjeuner à la maison et je passais, avec des copains, à côté d’un étang dont nous observions, jour après jour, qu’il était de plus en plus gelé.

Un jour j’ai dit aux copains « Là c’est épais … on va pouvoir faire des glissades ». Les copains n’étant pas convaincus, je me suis engagé sur la glace et, après une belle glissade et pour leur montrer la solidité de cette glace, je leur ai dit « Je saute ». Je l’ai fait … et je suis passé au travers … dont je me suis sorti, évidemment transi, après avoir cassé la glace devant moi jusqu’au bord. J’avais bien failli me noyer devant les copains, qui avaient déguerpi, et il m’en est resté une profonde aversion de l’eau … alors que j’ai toujours préféré le poisson à la viande.

C’est un peu ce que je me rappelle plus de 70 ans plus tard

Du coup, bien sûr, je ne sais pas nager et, franchissant l’équateur en bateau lors de notre voyage de fin d’études au Brésil, en juillet 1967, j’avais eu droit au « baptême de la ligne » avec passage dans la piscine du bateau. J’avais accepté qu’on me jette dans la piscine, mais en prévenant mes camarades qu’ils devaient me sortir de l’eau. Ils avaient cru que je blaguais … et ils mirent un peu de temps à venir me chercher au fond de la piscine. Après un moment d’hésitation, ils le firent et, 58 ans plus tard, je suis encore vivant et toujours aussi hygrophobe.

Nos détestations ont souvent des sources très anciennes et même parfois prénatales … et on n’en connait pas toujours la cause. J’ai de la chance puisque j’en connais l’origine et vous n’arriverez jamais à m’entraîner dans l’eau.

Jean-Paul BOURGÈS 18 mai 2025