21 Mars 2025
En 1968, je ne passais plus beaucoup de temps à scruter ce qui se passait dans la vie estudiantine, en dehors de l’opposition à la guerre du Vietnam qui avait pris le relais de l’opposition à la guerre d’Algérie, car je n’en avais guère le temps … et j’ai donc enjambé l’époque allant du 22 mars à la fin du mois d’août, sans me sentir réellement impliqué dans ce qui, pourtant, marqua une rupture telle qu’on parle encore des « soixante huitards ».
Je venais d’obtenir mon diplôme d’ingénieur et, ayant fait en parallèle du droit durant mes trois années à Supélec, j’avais démarré un nouveau cycle d’études à Sciences Po, parallèlement à des activités de pion et d’enseignement pour être financièrement indépendant.
Je mis donc quelques jours à comprendre et adhérer aux manifestations d’étudiants, nettement plus jeunes que moi, dont le premier effet fut de perturber la vie hyper-organisée qui résultait de ma jonglerie quotidienne entre des activités différentes dans divers lieux de Paris et sa banlieue.
Ce qui me fit, peu à peu, adhérer aux orientations de ce mouvement, né le 22 mars sur une revendication de liberté d’accès des garçons et des filles à l’ensemble des chambres de la résidence universitaire de la Faculté de Nanterre, ce fut la perception que les responsables politiques du moment étaient engoncés dans leurs schémas anciens et incapables de dialoguer avec les jeunes.
Bien que ce trimestre de folie se soit terminé par une victoire électorale écrasante du parti gaulliste aux élections législatives de juin 1968, il en résultat, cependant, l’idée que demain ne reproduirait pas hier … et plusieurs innovations sociétales en découlèrent sous les présidences de Georges POMPIDOU puis, surtout, de Valéry GISCARD d’ESTAING.
Qu’on le veuille ou non, le 22 mars est une date majeure de l’histoire contemporaine.
Jean-Paul BOURGÈS 22 mars 2025