Le mélange des genres

08/02/2025 15:00

Avec le constat de la détérioration de l’image des voitures Tesla sur le marché européen, Philippe ESCANDE, journaliste spécialiste des questions économiques du Monde, s’interroge sur les conséquences pour les entreprises d’Elon MUSK du rôle énorme joué par ce dernier dans l’équipe qui entoure Donald TRUMP. Ce rôle est tout sauf discret et l’homme le plus riche au monde, prend des positions tellement outrancières et sortant des limites traditionnelles de la bienséance internationale, que les effets de bord sur ses activités économiques commencent à prendre des proportions très significatives.
Philippe ESCANDE résume son opinion par la phrase suivante : « La politisation du business n’est jamais une bonne chose ».
Il s’agit d’une observation de bon sens, attestée par de nombreux exemples depuis fort longtemps.

Depuis le 17 janvier l’action Tesla est passée de 426 $ à 360 $

La raison en est assez simple à comprendre quand on prend conscience de la différence entre l’action politique et la direction d’une entreprise.
La direction d’une entreprise, même quand elle affiche des orientations humanistes et généreuses, n’a qu’un objectif … elle-même et sa prospérité.
Quand celui qui possède et dirige l’entreprise se fixe des buts politiques, surtout quand ceux-ci sont extrémistes et ne peuvent que heurter un grand nombre de personnes susceptibles d’être aussi des clients de l’entreprise, « la sortie de route » n’est pas loin comme le dit Philippe ESCANDE.
Contrairement à l’option fondamentale d’Emmanuel MACRON dès 2017, l’action politique ne peut pas être « ni de gauche, ni de droite » c’est-à-dire qu’elle ne peut pas se dérouler en camouflant les publics qu’elle a choisis de privilégier (Dans le cas de la France, on vit très vite qu’Emmanuel MACRON n’était « ni de gauche, ni de gauche »). C’est d’ailleurs ce qui rend absurde l’objectif qui consiste à prétendre diriger l’Etat comme on dirige une entreprise … et qui n’a rien à voir avec l’efficacité de l’action publique.
En fin de compte la formule de Philippe ESCANDE peut être reprise dans le domaine politique en disant « La businessation de la politique n’est jamais une bonne chose ».
Les chefs d’entreprise et les responsables politiques doivent jouer, les uns et les autres, dans leur cour sans oublier les intérêts qu’ils représentent et doivent défendre. Les règles institutionnelles d’une démocratie sont faites pour obtenir le maintien d’un équilibre raisonnable entre les intérêts des uns et des autres.

Jean-Paul BOURGÈS 8 février 2025