Couper les cheveux en 4

15 Janvier 2025

Il y a quelques jours, constatant que mes cheveux devenaient bien trop longs sur la nuque (Pendant une quinzaine d’années je les avais laissés pousser jusqu’au milieu du dos), je suis allé livrer ma tête à la coiffeuse de notre quartier, qui a procédé à un élagage énergique.
Elle souhaiterait probablement que je vienne plus souvent, non pas pour profiter de ma présence si sympathique, mais pour remplir son tiroir-caisse … puisque le prix ne varie pas en fonction du poids des cheveux recueillis.
Je ne me livre pas aux coups de ciseaux en rechignant et je m’efforce de rester aimable et souriant, mais, après avoir échangé quelques mots sur le fait que tout s’était bien passé à Noël pour elle et pour moi, j’apprécie d’autant plus que le silence ne soit rompu que par le cliquetis des ciseaux, qu’ayant mis mes lunettes et mes prothèses auditives dans ma poche, je deviens incapable de surveiller ce qu’elle fait.
C’est dire que me faire couper les cheveux, en 2, en 4 ou en beaucoup plus, me plairait surtout si c’était sans bavardage autour de moi et sans nécessité d’y participer.

Pourquoi papoter pour me couper les cheveux sur la nuque ?

Vais-je devoir me rendre à Paris désormais, en payant à la SNCF un aller-retour (Même avec la carte senior ça fait cher) et en payant un supplément de 30 € au salon de coiffure de Didact Air, pour qu’on me coupe les cheveux dans le silence, avec juste un très léger fond musical symphonique ?
C’est ce que crains en apprenant que ce salon de coiffure exceptionnel, inspiré de ce que l’on trouve au Japon, est le seul dans l’hexagone, où l’on ne vous parle pas lorsqu’on vous coupe les cheveux.
Dans notre monde, le silence est devenu un luxe … qui se paye fort cher … on le sait depuis longtemps … puisque le silence est d’or.

Jean-Paul BOURGÈS 16 janvier 2025