6 Juillet 2021
On raconte que, juste après avoir fait assassiner Henri de Guise en le faisant tomber dans un guet-apens dans la pièce qui conduisait à sa chambre où il l’avait convié, Henri III aurait juste déclaré comme oraison funèbre « Il est encore plus grand mort que vivant ».
C’est à cette phrase que j’ai pensé ce mardi en apprenant la mort d’Axel KANH. Mais la vérité c’est que cet homme est mort en étant aussi grand qu’il avait vécu.
Je suis son aîné d’exactement 17 jours et, depuis longtemps, je ressens une profonde admiration pour lui, en raison, bien sûr de son savoir d’homme de science mais plus encore pour être resté fidèle à ses valeurs républicaines qui s’incarnaient dans cette gauche humaniste et citoyenne à laquelle je suis si attaché.
Entendre sa voix alors qu’il répondait à un interlocuteur en expliquant si clairement les choses les plus compliquées … c’était accéder en quelques minutes à l’illusion d’être aussi intelligent que lui … parce qu’il nous permettait de comprendre des choses parmi lesquelles il nageait avec aisance.
Comme pour tout homme son souvenir s’effacera doucement mais inexorablement et, ça aussi, il a su nous le faire comprendre, y compris dans ses derniers temps en préparant posément sa mort qui arrivait.
Pendant quelques temps il restera des enregistrements qui nous donneront l’impression de sa présence parmi nous, alors qu’il a si bien rappelé que tout chemin se termine un jour ce qui permet à d’autres de l’emprunter, à leur tour.
Depuis Darwin on sait que c’est comme ça, et comme ça seulement, que les espèces évoluent avec un patrimoine génétique qui se transmet tout en évoluant à tout petits pas, comme Axel KAHN savait le mettre à notre portée.
Jean-Paul BOURGÈS 7 juillet 2021