8 Novembre 2023
Ceux qui me connaissent depuis longtemps savent que la construction de l’unité européenne est essentielle pour moi depuis l’époque de la signature du Traité de Rome, c’est-à-dire il y a 66 ans. J’étais, à l’époque en classe de 3ème au lycée international de Saint Germain-en-Laye, baignant dans un état d’esprit correspondant au fait d’avoir des camarades de classe de divers pays européens.
J’ai donc fait partie de ces gens de gauche pacifistes pour lesquels l’union européenne est une évidence, permettant d’abolir autant les guerres entre européens que l’unité française a rendu inimaginable une guerre entre les Bourguignons et les Bretons … ou les Occitans.
Le rétrécissement de l’idée européenne à la seule sphère économique, voulue et imposée par les puissances d’argent m’a navré. L’élargissement de l’UE à des pays comme la Pologne ou la Hongrie qui n’adhèrent pas à notre conception des libertés publiques a montré l’affaiblissement définitif de tout ce qui n’est pas économique.
La situation s’est aggravée avec l’action entreprise sous la pression des Etats-Unis et donc de l’OTAN en en faisant une machine de guerre contre la Russie … et le déclenchement de la guerre en Ukraine n’a guère d’autre motif pour la Russie que rompre un encerclement problématique qui s’annonçait et qui est de plus en plus sur la table.
Et c’est dans ce contexte particulièrement mal maîtrisé que l’UE reprend des procédures d’élargissement avec tout un ensemble de pays et parfois aussi d’entrée dans l’OTAN … ce qui enserre encore plus la Russie, y compris en envisageant l’entrée dans l’UE d’un pays aussi peu européen que la Géorgie.
On en est donc là ! … et cela me rend bien triste, d’autant que, dans tout ça nous ne devenons qu’un satellite des Etats-Unis, dont les priorités stratégiques n’ont aucune raison d’être les nôtres.
Jean-Paul BOURGÈS 9 novembre 2023