Le mystère du foin de 2023

18/07/2023 09:00

Les Français savent, parce qu’on le leur répète presque quotidiennement, que nos réserves d’eau s’amenuisent, que les nappes phréatiques sont à un niveau beaucoup plus bas que d’habitude et que la canicule étant assez évidente, il va falloir s’adapter à des restrictions dans l’accès à l’eau.

Chez nous, en Haute-Ardèche à « La Chaumette » située à 1.200 m, l’hiver dernier a été peu pluvieux et il n’a que très peu neigé … ce qui nous promettait un été aride avec des récoltes médiocres pour les éleveurs de cette « Ardèche au beurre ».

Pour le mycophile que je suis, je m’attendais à un été sans champignons, succédant aux deux années précédentes qui m’avaient, bien souvent, permis de remplir mes paniers de nombreuses espèces de champignons.

Malgré tout cela, il y a bien longtemps que l’on avait pas ramassé autant de foin dans toutes les prairies du Plateau et deux fois par jour j’ai eu de quoi faire de belle poëlées de girolles.

Pour vous situer l’abondance de cette année, dans notre pré il a été possible de faire douze ballons de foin … alors qu’en 2022, on n’avait pu en faire que trois.

Produire quatre fois plus d’une année sur l’autre, c’est une chose que je n’avais jamais vue.

Les 12 ballons de foin et "La Chaumette" au bout des 5.000 m2 de pré

La nature reste difficile à comprendre car, au vu des récoltes obtenues sans aucun engrais, on pourrait croire que l’eau a été abondante durant le printemps, alors que notre source me paraît proche de l’assèchement total que l’on n’a pas souvent constaté depuis presque un demi-siècle que nous sommes à « La Chaumette ».

La vie des agriculteurs est bien plus difficile que la vie des reponsables politiques car, là, il leur était vrament impossible de prévoir que leurs granges déborderaient de foin cette année … même si Denise, la femme de mon ami Bernard qui utilise mon foin, m’a rappelé le dicton « année de foin …. année de rien » qui, comme tous ces dictons agricoles, doit bien relever d’une observation sur de très longues périodes.

En clair, les emmerdes ne sont pas finis pour les paysans !

Jean-Paul BOURGÈS 17 juillet 2023