Stupeur et tremblements

04/06/2023 14:13

Je ne suis pas comme Amélie NOTHOMB, fasciné par le Japon, mais c’est le titre de son roman, auquel j’ai pensé à propos du suspense qui précéda la décision de Standard and Poor’s sur la cote de confiance de l’économie française.

Cette expression était celle qui devait impérativement s’emparer des Japonais quand ils étaient mis en présence de l’Empereur du Japon.

De même les Français se devaient d’être dans un état de sidération accompagné de tremblements lorsque les experts des institutions américaines de notation annoncent à quel niveau d’une échelle étrange, ils situent, à destination des financeurs de la dette des Etats, la confiance que l’on peut accorder à un pays.

L’agence FITCH avait baissé la note de la France, tandis que sa concurrente, Standard and Poor’s, l’a maintenue

D’une décision à l’autre, ce sont des milliards de dollars de plus ou de moins qu’il faudrait payer à ceux qui achètent les créances permettant à notre pays de s’endetter.

Qu’on ne s’y trompe pas, la décision des experts des agences de notation sont tout sauf rationnelles et objectives … elles sont profondément irrationnelles et c’est bien ce qui se traduit par le fait que, jusqu’à la minute exacte où l’oracle parle, nul ne savait ce que serait le verdict … et c’est bien cette incertitude qui aboutit au tremblement de nos responsables politique, que la décision de Fitch avait stupéfaits.

La mesure de la performance d’une économie, qui ne devrait refléter que des réalités de la production de biens et de services, est donc entre les mains de spécialistes anonymes et absolument pas contraints d’assumer la moindre conséquence de ce qu’ils auront décidé.

Le temps, qui a des conséquences considérables sur nos vies, est le résultat d’une multitude de paramètres qui échappent totalement à des décisions humaines … mais les météorologistes arrivent, avec une précision qui s’améliore de plus en plus, le temps qu’il fera en chaque endroit dans une et même désormais dans deux semaines.

Vendredi après-midi, nul ne savait ce que dirait Standard and Poor’s à 18 h (Heure de Paris).

Alors que l’on invite les citoyens à éviter d’écouter les rumeurs, comment peut-on n’être pas stupéfaits et pris de tremblement devant cette irrationnalité aux conséquences si lourdes pour des millions d’hommes ?

Jean-Paul BOURGÈS 3 juin 2023