28 Mai 2022
Si Cordoue m’est apparue plus froide … si l’on peut dire avec + 34 °C … que Séville, c’est en raison d’un aspect plus minéral dans la première et l’abondance de la végétation et, en particulier des fleurs dans la seconde. Avant de parler de la visite de l’Alcazar, ou de la cathédrale ce sont donc quelques photos de fleurs qui ouvrent ce billet sans aucun commentaire ni même le nom de chaque fleur et c’est par une exhibition équestre que je le terminerai.
Dans les explications données par les guides revient sans cesse la formule « à la fin de la domination arabe … ». C’est quand-même extraordinaire de rayer comme ça en parlant d’une banale « domination » ce qui fut une œuvre de huit siècles d’une telle richesse artistique, bâtisseuse, intellectuelle … dont la fameuse « reconquista » suggère la récupération d’un bien volé … alors que les Arabes ont succédé à un royaume wisigoth à leur demande et que les « rois catholiques » n'étaient nullement les successeurs des Wisigoths.
Plus encore qu’à Cordoue où le phénomène se circonscrit à l’insertion d’une cathédrale dans une mosquée, à Séville c’est surtout à l’Alcazar où l’on perçoit cette volonté d’effacement du passé … sans grand succès d’ailleurs dans un style un peu hybride.
Quant à la cathédrale, surmontée par un clocher chrétien sur un minaret qui est la doublure de la « Tour Hassan » de Rabat et de « la Koutoubia » de Marrakech, il s’agit d’un summum des horreurs gigantesques auxquelles on arrive lorsque la richesse outrageante d’une religion vise, évidemment, à exprimer le suprémacisme de vainqueurs probablement étonnés eux-mêmes de leur victoire. Je ne montrerai pas de photos autre que le lutrin sur lequel on pose le livre sacré des catholiques … et qui représente une scène guerrière où l’on se doute que les victimes sont, bien sûr, « des infidèles »
Je vais vous faire quitter la cathédrale avec le très original tombeau de Christophe Colomb, dont le cercueil est porté par 4 nobles du royaume d’Espagne … ce qui peut donner l’impression qu’on va encore le déménager, puisqu’on dit que ses restes voyagèrent encore plus que l’aventurier lui-même de son vivant.
Comme annoncé en tête, on finira cette journée par un numéro d’élégance actuelle avec deux jeunes-femmes réalisant un ballet où l’une danse le flamenco autour d’un cheval, tandis que l’autre fait virevolter avec légèreté son cheval au rythme de la danseuse.
En fait je préfère terminer par une photo de coucher de soleil alors que, descendant le Guadalquivir, notre bateau abordait l’Atlantique … comme Christophe Colomb dut le faire il y a 530 ans sur cette coque de noix qu’était la Santa Maria … en route vers « les Indes ». C'est déjà en se dirigeant se diriger vers l'ouest que l'on croyait que l'on devait aller pour arriver à l'est ... comme l'OTAN de nos jours.
Jean-Paul BOURGÈS 29 mai 2022