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Le commun n’est pas ordinaire

Je n’ai pas l’habitude de regarder la télévision, préférant surfer sur internet, dans mon bureau, au gré de mes curiosités en dehors des chemins balisés. Pourtant mercredi soir j’ai fait une exception car l’émission « Des racines et des ailes » sur France-3 nous emmenait en Auvergne, ma terre natale (Par les hasards de la guerre), et en particulier à Saint Bonnet-le-Froid à côté de l’endroit où se trouve « La Chaumette » dont je parle souvent (Pour ceux que ça intéresse vous pouvez sûrement le voir en "replay").

J’ai passé un moment très agréable à voir les paysages d’ensemble, comme les petits détails que je connais si bien et qui m’apportent tant de joie, au sein des forêts à ramasser les champignons ainsi qu’on vit Régis MARCON le faire, ou au village de Saint Bonnet-le-Froid où je connais chacun de ceux qu’on nous montra car c’est chez eux que je viens acheter mes provisions quotidiennes lors de mes séjours sur ce plateau vivaro-vellave (J’ai décidé d’y aller dimanche car le boucher y fêtera sa première année de reprise d’une boucherie remarquable qu’avaient tenu avant lui Régis CHATELARD, puis son fils, René CHAYELARD).

Au-delà d’évoquer toutes les beautés de ce pays magnifique, c’est ce qui est à mes yeux sa principale richesse que je veux aborder et que j’ai résumé dans le titre de ce billet.

Je peux paraître parfois à certains comme iconoclaste et très à gauche … ce qui est étrange chez quelqu’un qui fit toute sa vie professionnelle dans la banque et dans la maîtrise des nouveautés technologiques. Pour d’autres, qui connaissent mon attachement à la ruralité, au cul des vaches et à la recherche des champignons au fond des bois, je passe probablement pour un nostalgique d’une France qui n’existe plus et ne revivra jamais.

En fait le mot qui compte le plus pour moi c’est le mot « commun » et « commune » et ce village de Saint Bonnet-le-Froid est l’exemple de ce que peut une approche en commun d’une communauté pour, non seulement, survivre mais vivre et revivre dans l’indispensable complémentarité des uns et des autres avec un sens de l’intérêt général qui est la condition de l’épanouissement de tous les intérêts particuliers sans s’égarer dans l’obsession moderne de la suicidaire concurrence.

Et c’est dans les choses ordinaires que ce qui est commun se grandit jusqu’au dépassement de chacun dans quelque-chose de plus riche que la seule juxtaposition des intérêts privés.

Il y a une cinquantaine d’années ce village, comme tant d’autres, se mourait et l’école allait être fermée avec seulement 5 élèves. Désormais le village a retrouvé une vie … et l’école comporte 30 élèves. C’est l’effet du talent personnel de certains, comme le chef triplement étoilé, Régis MARCON et son fils, Jacques. Mais plus que tout c’est le fait que le chef étoilé fait aussi fonctionner la cantine scolaire … au tarif standard de 4 € en cuisinant les meilleurs produits issus du terroir local. … parce que, dès l’enfance, on lui a appris à ne pas penser qu’à sa pomme.

En agissant ainsi il confirme le fait que sa réussite brillante est indissociable de la vie de cette communauté qui suppose de s’entraider plutôt que se concurrencer jusqu’à faire disparaître l’autre.

C’est une belle leçon de vie collective et, en ce sens, le « collectivisme » a de belles qualités lorsqu’on l’associe à l’esprit de liberté.

Le commun n’est pas ordinaire

Et, pour honorer Saint Bonnet-le-Froid et sa « religion du champignon » quoi de mieux que de vous offrir la vue d’une petite cueillette du matin de girolles, et golmottes juste avant de les faire fricasser pour la famille.

C’est dans le vrai de ces choses simples et ordinaires ramassées par soi-même que l’on se réapproprie le monde qui nous entoure.

Jean-Paul BOURGÈS 17 mars 2022

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V
En fait le mot qui compte le plus pour moi c’est le mot « commun » et « commune » et ce village de Saint Bonnet-le-Froid est l’exemple de ce que peut une approche en commun d’une communauté pour, non seulement, survivre mais vivre et revivre dans l’indispensable complémentarité des uns et des autres avec un sens de l’intérêt général qui est la condition de l’épanouissement de tous les intérêts particuliers sans s’égarer dans l’obsession moderne de la suicidaire concurrence.<br /> <br /> Vive les convivialistes, celui-ci, https://blogs.mediapart.fr/marc-humbert en particulier !!!<br /> <br /> A bientôt.<br /> Amitié.
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J
C'est du convivialisme mis en pratique quotidienne.