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L’avenir des jeunes Français

Dans mon billet du 20 janvier ( Faire comme le cyclamen - Jean-Paul-69-07.over-blog.com ) j’ai dit que je me mettais en pause par rapport à l’échéance électorale d’avril … et en abordant le sujet annoncé par le titre je ne tourne pas comme une girouette, car ça n’est pas un regard instantané et politicien que je veux porter.

Lorsque j’avais l’âge actuel de l’aîné de mes petits-enfants, en 1963, la France s’était relevée en moins de 20 ans du traumatisme de la deuxième guerre mondiale ; elle avait réglé, fort douloureusement il est vrai, la question coloniale ; elle avait lancé de grands travaux d’équipements routiers, ferroviaires, maritimes, aéronautiques … et, son inventivité la maintenait dans le peloton de tête technologique. Le livre ci-dessous, offert par papa alors que j’avais 16 ans, illustrait bien toute cette audace bâtisseuse.

Ce petit livre, qui me fut offert à la fin des années 50 … me fit rêver

Ce petit livre, qui me fut offert à la fin des années 50 … me fit rêver

Pour le jeune-homme que j’étais alors, s’apprêtant à rentrer dans une école d’ingénieurs, il y avait un boulevard devant soi tant les besoins de la recherche, de l’industrie, du secteur tertiaire étaient importants et permettaient aux jeunes d’être certains d’avoir un travail et d’y faire des choses intéressantes. Je me souviens que je ne me suis soucié de trouver un emploi que dans le cours du dernier mois de mon service militaire et que j’ai commencé à travailler le premier jour du mois suivant, en ayant choisi entre trois propositions sensiblement équivalentes.

Quinze ans plus tard, dès le début des années 80, on avait déjà cessé d’innover tout azimut et, par exemple, le TGV, inauguré en 1981 par François MITTERRAND, était un pur produit des années 60 et 70 … à cette époque où on ne doutait de rien.

Et, dans le fond, ce qui s’est passé et qui nous retrouve aujourd’hui tellement à plat, je pense que c’est dans cette notion du doute que ça se situe.

Ne pas douter c’est ce qui fait qu’on ose … alors que, progressivement et de plus en plus, les grandes décisions stratégiques, qui résultent toujours de visionnaires un peu fous, ont été subordonnées au visa de gestionnaires munis de calculettes pour estimer le sacro-saint « retour sur investissement » et le verdict du marché qui est, par essence, intéressé exclusivement par le court-terme et par ce qui minimise les risques.

En laissant le manche à des responsables politiques et dans les entreprises à des dirigeants formés à HEC et à l’ENA au lieu des Grandes Ecoles d’ingénieurs, on a porté un coup fatal à la notion d’avenir incertain et au pari sur les potentialités des projets soumis à des investisseurs.

Pour les mêmes raisons de gain immédiat on a laissé partir nos industries de pointe dans des pays à faible coût de main d’œuvre … qui ont, sur cette base, construit un tissu scientifique et industriel qui, désormais, n’a plus du tout besoin de nos laboratoires de recherche … et, d’ici quelques décennies, c’est chez nous que seront les bas salaires où se relocaliseront les usines de fabrication de produits conçus en Chine.

L’évolution globale de notre planète offre pourtant un champ immense à ceux qui oseront, avec la nécessité absolue de réussir la transition énergétique, pour éviter un réchauffement climatique ininterrompu jusqu’au-delà des limites du supportable, mais aussi parce que les réserves de pétrole et d'uranium s’épuisent vite (Comme les réserves de charbon furent épuisées en Europe et le seront vite ensuite en Amérique et en Asie) et qu’il va donc falloir fabriquer de l’énergie autrement.

Hélas, un peu partout dans le monde et très particulièrement en France, les décideurs ne retiennent que des mesurettes alors que c’est la totalité des capacités financières qui devraient y être consacrées.

Pour rester optimiste, parce que c’est ma nature profonde, c’est quand on est arrivé au fond de la piscine que l’on peut, d’un coup de pied, remonter en rien de temps à la surface.

C’est à un sursaut de ce type que je veux croire quand je pense à l’avenir de mes petits-enfants … même si je ne n'aperçois guère de signe encourageant quand je vois les individus aux idées rances qui s’agitent devant nous et contrôlent le monde médiatique qui fait et défait les rois.

Jean-Paul BOURGÈS 23 janvier 2022

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Ne pas douter c’est ce qui fait qu’on ose … alors que, progressivement et de plus en plus, les grandes décisions stratégiques, qui résultent toujours de visionnaires un peu fous, ont été subordonnées au visa de gestionnaires munis de calculettes pour estimer le sacro-saint « retour sur investissement » et le verdict du marché qui est, par essence, intéressé exclusivement par le court-terme et par ce qui minimise les risques.<br /> <br /> Ne pas douter et oser le convivialisme http://www.dirigeant.fr/societe/quest-ce-que-le-convivialisme/ !!!<br /> <br /> A bientôt.<br /> Amitié.
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J
Amitié