25 Octobre 2021
J’ai connu Christine HAINAUT à l’époque où je participais au CA du « Centre Haroun TAZIEFF ». Enseignante dans une école d’Ardèche, elle avait écrit en 2014 un petit livre illustré « Si Haroun Tazieff m’était conté » et nous sommes restés en contact depuis.
La fille de Christine, Victoire, dite Vic dans le roman comme Christine devient Léa, a démarré une leucémie, en 2014, et les années qui suivirent furent bien lourdes comme vous pouvez vous en douter … même si la situation est désormais rétablie … mais avec diverses séquelles dues aux traitements qui illustrent concrètement ce qu’on nomme « l’arbitrage avantage / risques ».
Christine a raconté sous forme de roman ce que vécurent la fille et la mère dans un livre que je viens de recevoir : « Moi, j’ai pas le cancer » dont ci-dessous la photo de la couverture. Pour en savoir plus … et ça le mérite … rendez-vous à Shop | Le blog de Christine (christinehainaut.com) .
Je suis d’autant plus sensible à ce sujet du cancer, leucémie et autres maladies très graves que je viens de connaître cela par la découverte, il y a un an, d’un cancer du foie puis de son très efficace traitement ( Retour aux sources - Jean-Paul-69-07.over-blog.com et Lièvre et tortue - Jean-Paul-69-07.over-blog.com ). L’un des événements familiaux qui font que Bélaïd et moi nous considérons comme deux frères (Bélaïd est le mari d’Odile qui est la belle-sœur de ma sœur ainée … et nous nous connaissons depuis 65 ans) c’est la leucémie que leur fille aînée eut à l’âge de 7 ans, car nous les hébergeâmes à Paris (Ils habitaient alors à Rabat) pour qu’elle soit soignée … et sauvée par le Professeur BERNARD. Il y a quelques années ce fut le tour de notre troisième fille d’avoir un cancer … dont elle est désormais guérie. J’avais donc de multiples raisons de vouloir lire ce livre et j’en recommande chaudement la lecture.
Je voudrais juste citer deux phrases.
Page 339 : « C’est déjà le mois de décembre. Dans quelques jours cela fera un an que le cancer a envahi nos vies ». Envahir et résistance de tous les instants … avec le cancer il n’est pas question de « collaborer » mais de le refuser … donc résister … et, parfois, le vaincre.
Page 439, à propos de traitements choisis par les médecins à la place des patients (Oh, il en faut, en effet, de la patience !) ce cri de révolte : « Mais pourquoi vous ne nous demandez pas de choisir ? Pourquoi ne pas nous faire des propositions et nous laisser notre libre arbitre. Savez-vous à quel point on souffre ? ».
Ainsi que je l’ai raconté dans mon billet du 9 décembre 2020, l’une des grandes chances que j’ai eues c’est que le big-boss du service d’hépatologie de l’hôpital de la Croix-Rousse, après m’avoir très clairement exposé les alternatives et les avantages/risques, m’a demandé ce que je choisissais. Puis il a eu l’humanité de me dire : « Mon père a exactement votre âge … et c’est ce que je lui aurais conseillé ».
La maladie est une chose … mais le malade ne doit pas devenir une chose.
Je ne sais pas si « l’on quitte le cancer » … mais, en ce qui me concerne, c’est le cancer qui m’a quitté, semble-t-il.
Jean-Paul BOURGÈS 26 octobre 2021