27 Janvier 2021
Dans un billet du 13 décembre ( me-ferai-je-vacciner ), j’avais expliqué mon point de vue par rapport au fait de se faire vacciner ou pas contre le covid19.
Depuis ce billet, déjà ancien au regard de la vitesse à laquelle les données évoluent, le processus de vaccination massive a été mis en route à l’échelle mondiale … et à l’échelle élyséenne pour la France (J’ai déjà exprimé mon opinion à ce sujet. Même si un sondage publié par Libé montre que je pense comme plus des deux-tiers des Français … je n’y reviendrai pas dans ce billet, afin de ne pas « tirer sur une ambulance »).
A l’occasion d’échanges sur Facebook, j’avais indiqué que j’étais tenté de choisir les vaccins conçus sur le modèle traditionnel, plutôt que les vaccins dits « à ARN-messager ». Je précisais même lors de ce dialogue, que j’attendrais peut-être le vaccin qu’était en train d’élaborer l’Institut Pasteur car il relevait d’une approche dont les incidences sur les organismes sont bien maîtrisées, malgré les adjuvants parfois problématiques qui y sont toujours intégrés. Toucher au cœur des cellules et de leurs génomes ne m’enthousiasmait pas franchement.
En ce qui me concerne, j’ai mis en attente mon inscription à un centre de vaccination mais c'est en raison du fait qu'en voulant m'inscrire j'ai découvert sur le site d’enregistrement une mise en garde au sujet de la compatibilité avec le cancer du foie. J’attends donc de rencontrer, d’ici une semaine, le spécialiste hépatologue qui me suit pour lui demander si je peux réserver une place pour recevoir le vaccin de Pfizer … ou s’il vaut mieux que je m’abstienne.
Or, mardi, l'entreprise MERCK et l’Institut Pasteur viennent de communiquer qu’ils suspendent la fabrication de leur vaccin car les essais ne font pas apparaître une efficacité suffisante pour une mise sur le marché.
Ma première réaction est, bien sûr, une grosse déception. Déception que l’Institut fondé par le père de la technique vaccinale ne puisse pas figurer dans les finalistes de la course au vaccin (Une de mes sœurs travaillait dans un labo de recherche de Pasteur à l’époque où trois membres de cet Institut reçurent le prix Nobel de médecine en 1965, François JACOB, André LWOFF et Jacques MONOD … le retrait de Pasteur est une sorte de descente du piédestal). Déception plus personnelle puisque j’aurais préféré le type de vaccin qu’ils laissent tomber et que je me sens beaucoup plus circonspect à l’égard de la méthode à ARN-messager. Déception nationale de voir ainsi confirmé le fait que nous jouons « petit bras » désormais dans le domaine scientifique … mais qui ne m’étonne hélas pas, car depuis des décennies nous préférons garder en France un footballeur qu’un chercheur de haut niveau. Les maillots de l'équipe de France de football comportent deux étoiles dorées ... et le vaccin anti-covid19 est fait ailleurs qu'en France ... y compris sous la direction d'un scientifique Français dans le cas du vaccin de Moderna.
Heureusement, en ces temps où les valeurs de probité, de vérité, d’honnêteté sont souvent mises à mal devant la place faite au fric … quoi qu’il en coûte à ceux qui sont les victimes de nombreux enfumeurs … il est réconfortant de constater l’intégrité morale et scientifique de ceux qui tirèrent la conclusion scientifique de leur travail et qui annoncèrent leur décision et ses motifs.
Louis Pasteur peut continuer de reposer dans la crypte bâtie pour accueillir ses restes au sous-sol de son Institut. Ses successeurs sont restés des scientifiques honnêtes incapables de bidonner des essais pour satisfaire les attentes de ceux qui les financent.
Dommage qu’il n’existe pas ce prix NOBEL car ils mériteraient bien de recevoir, collectivement, le prix Nobel de la rigueur scientifique qui tient bon face aux attentes des actionnaires.
Ce n’est pas une consolation sans valeur.
Jean-Paul BOURGÈS 26 janvier 2021
Vivre est un village 27/01/2021 09:51