Parler aux arbres

28/05/2020 09:46

Surfant sur le web, je lus que Chantal LAUBY expliqua qu’elle parle et caresse des arbres … qui sont, pour elle, des personnes proches.

Ce disant, elle craignait d’être prise pour une loufoque.

Ayant probablement un peu plus de mal à extérioriser mes sentiments, je n’ai jamais parlé aux arbres … mais j’ai souvent caressé leur tronc. Sans avoir donné un nom à chacun, dans de grandes forêts, je connais chaque arbre et j’observe attentivement la croissance annuelle de chacun d’eux … ainsi que les dégâts résultant, parfois, des tempêtes qui en déracinèrent même certains.

Quant aux coupes réalisées par les propriétaires des parcelles, je les sais nécessaires quand elles ne saccagent pas tout … comme chacun d’entre nous devra mourir pour que les générations suivantes aient la place de se développer et d’enrichir, ainsi, l’humanité.

Couper un arbre, en en laissant plein d’autres vivre autour de lui … c’est aimer non seulement les arbres, mais aussi « la forêt » où se perpétuent alors les mousses, les fleurs, les champignons, dont le mycélium a été préservé, et toute une vie animale … qu’aujourd’hui on caractérise par le terme de bio-diversité.

Inversement, quand je vois un espace d’un hectare ou plus, rasé par des engins industriels qui n’ont même pas été capables d’effacer les cicatrices de leur forfait, je me dis que, sûrement, les arbres se vengeront un jour, par exemple, en laissant se développer là des maladies que nous ne saurons pas endiguer.

Comment ne pas s’immobiliser d’admiration, devant une clairière naturelle dans une forêt, où les chevreuils peuvent venir se nourrir ?

Septembre 2011 lors d’une cueillette de champignons près de « La Chaumette »

Je ne parle peut-être pas aux arbres … mais ils me parlent … et ce qu’ils me disent du comportement humain à leur égard n’est pas bien rassurant pour la survie des humains … auxquels les forêts survivront malgré les mauvais traitement qu’on leur aura infligés.

Jean-Paul BOURGÈS 28 mai 2020