8 Janvier 2020
Nous étions en train de charger ces meubles dans notre camionnette quand passa là une personne qui fut toujours un pilier de notre association depuis un quart de siècle. En voyant notre véhicule elle se douta qu’on vidait l’appartement de la vieille dame. Elle s’approcha et nous dit : « Je l’aimais tant cette dame qui était si gentille ». Elle fit, alors la connaissance de son fils, MR, et nous découvrîmes alors que, depuis des décennies, nos vies se côtoyaient sans qu’on en ait conscience.
Parmi les meubles que nous prenions, il y avait une machine à laver. Trente minutes plus tard, la machine était dans le coffre de ma voiture et, avant midi, elle se retrouva dans une autre banlieue de Lyon … où elle va aussitôt servir à laver les habits de ma filleule, Collina, et de ses six frères et sœurs ( ma-filleule ). Depuis des « vrais et anciens Lyonnais », une machine était, ainsi, installée chez une famille Rom que nous espérons voir sortir de la précarité … et se tourner vers un avenir serein.
L’après-midi se poursuivit avec une réunion technique d’examen de cas d’appel de décisions du FSL (Fonds de Solidarité du Logement) où l’on traite de cas fort divers mais dont les personnes concernées viennent d’un peu partout.
En fin d’après-midi, BB, un jeune Bangladais, auquel je fis faire des maths il y a environ six ans, vint chez nous pour faire le point sur ses démarches en vue d’accéder à un logement, maintenant qu’il est administrativement en règle et qu’il a un travail en CDI. Il nous a rapporté une valise qu’on lui avait prêtée et dont notre fille, Christine, son mari, John et nos petits-enfants, Milan et Gabriel, vont prochainement avoir besoin pour apporter plein de choses à la famille birmane de John, lors des vacances de février.
Si, après une journée comme ça, on croit encore que le monde se réduit à notre nombril, c’est qu’on est bête à bouffer du foin. Du quartier, qui semble anonyme et ne l’est pas … de l’Europe, qui n’est que notre jardin … jusqu’au monde entier, nos interactions sont permanentes … et c’est bien mieux comme ça.
Dès 1656 on le savait, à en juger par cette mappemonde. Alors désormais, comment ne pas le ressentir sans cesse ?
Bien le bonsoir aux nationalistes étroits. Le monde est petit, tout petit … très très petit.
Jean-Paul BOURGÈS 8 janvier 2020