« On ne bâtit rien sur le mensonge »

2 Janvier 2019

Je ne le dis pas souvent … et même de moins en moins, mais, cette fois, c’est sans aucune réserve que, des vœux d’Emmanuel MACRON, je retiens cette phrase forte et annonciatrice de très grands changements que j’approuve bruyamment.

Emmanuel MACRON en « ravi de la crèche », le 31 décembre 2018

Nous allons donc savoir, d’ici quelques heures ou, au plus, quelques jours, quels furent très exactement les échanges entre Alexandre BENALLA et Emmanuel MACRON après le licenciement du garde du corps, le 26 juillet 2018. Promis, juré, on ne laissera plus les collaborateurs de l’Elysée propager sans preuve qu’il n’y avait plus aucun contact entre eux … et nous attendons, avec beaucoup d’intérêt, de connaître les conseils du « cogneur du 1^er mai » par rapport aux Gilets-Jaunes (On peut imaginer qu’il a conseillé à son ancien patron de cogner … puisqu’il aime, particulièrement, faire le coup de poing).

Nous apprendrons aussi quels ordres ont été, très précisément, donnés par le Ministre de l’Intérieur aux forces de l’ordre (Ou plus tristement du désordre) pour réprimer aussi brutalement des manifestants ... ou même d'innocents passants (Y compris, à Marseille, une vieille dame fermant ses volets et qui en décéda) dont beaucoup garderont de lourdes séquelles et, parfois, un œil en moins.

Nous pourrons dire, sans mentir, que la réforme de la SNCF n’aura été qu’une régression et, de même que le droit du travail était une conquête sociale et non une gêne au développement économique, puisque c'est sur ce socle que nous sommes devenus l'une des grandes puissances économiques, malgré nos seulement soixante-six millions d'habitants (Emmanuel MACRON s'en dit très fier, en notre nom ... et cela ne résulte pas de ce qu'il a fait, mais d'un siècle de travail et de sacrifices).

Le « non-mensonge » va ruisseler du sommet de l’État jusqu’au plus petit village de la France éternelle ! Quel bonheur !

Depuis lundi soir, j’en rêve … mais je crois, que je m’étais assoupi sous l’effet de libations alcoolisées …. ou, peut-être étais-je passé de vie à trépas en me réincarnant en agneau, cet animal réputé pour sa candeur naïve. Je me suis soudain pincé, ça m’a réveillé … je découvre qu’on ne sait toujours rien de précis sur le couple BENALLA-MACRON, que la répression policière n’a pas faibli, que l’argent continue de ruisseler de bas en haut … et qu’Emmanuel MACRON nous prend toujours pour des demeurés … en reniant trois fois son idole en une seule nuit, tel Simon-Pierre, et en perdant sa boussole en dénonçant le «capitalisme ultralibéral et financier … trop souvent guidé par le court terme et l’avidité».

Quelle déception ! Mais, au fait, y avais-je vraiment cru ? En tout cas Emmanuel MACRON est nettement cuit !

J’en viens à en être triste pour tous ces amis qui fondaient tant d’espoirs en lui … et je me mets à trembler en pensant à ce que j’avais écrit le 23 mai 2017 : « Je ne suis pas un grand cynique … je souhaite que notre pays et le monde aillent de mieux en mieux … et donc la réussite de la nouvelle équipe. Ne comptez pas sur moi pour dire, si ça rate, « Je l’avais bien dit ». Je serai malheureux … et c’est tout. Mais ce que je dis, dès maintenant, c’est que si ça rate, ça n’est pas ce que nous aurons dit les uns et les autres qui aura de l’importance … ça sera que le prochain tapis rouge déroulé dans la cour de l’Elysée sera foulé par Marine LE PEN ».

En ce début de 2019, malgré une ironie parfois grinçante, j’ose espérer qu’Emmanuel MACRON est encore capable de se ressaisir et de comprendre qu’il ne suffit pas de parler de vérité, de dignité ou de courage. Encore faut-il les pratiquer pour ne pas ouvrir grandes les portes de l’Elysée au Front National.

Jean-Paul BOURGÈS 2 janvier 2019

PS mercredi 2 janvier 17 h 11 : on nous dira donc la vérité laconique-ment

Pas d'échanges ? Si, deux petits. C'est encourageant la vérité sort lentement ... comme un escargot sort ses cornes, qui sont, en fait, ses yeux.