23 Décembre 2018
Quelles que soient les raisons de s’opposer … et la période récente a pu montrer à quel degré paroxystique la France était capable de monter en quelques semaines, jusqu’à faire trébucher une équipe gouvernementale qui semblait assise sur l’Olympe … il existe des moments qui peuvent exprimer la nécessité de renouer le dialogue ... et, peut-être, de se sourire au lieu de se mordre.
Une artiste, Déborah de ROBERTIS (Une Luxembourgeoise), et quatre de ses collègues vinrent, vêtues d’une cape de Marianne, se poster seins nus entre une manifestation de Gilets-Jaunes et les forces de l’ordre. Pour ces jeunes-femmes, il s’agissait, semble-t-il, plus d’une opération artistique que politique.
Elles arrivèrent jusque au contact des boucliers des gendarmes et cela donna lieu à un affrontement muet entre l’artiste et une femme gendarme.
Cette photo fit très vite le tour des réseaux sociaux avec des félicitations, soit à l’une, soit à l’autre. Ce qui est, d’ailleurs, extraordinaire ce sont les messages, issus de la Gendarmerie Nationale qui se mêlent à un échange du niveau cour d’école : « C’est la mienne la plus belle » contre : « La mienne est une vraie Marianne qui défend la République ».
Et si l’on essayait d’être objectifs et, « en même temps », neutres pour une fois.
Ne sont-elles pas très belles toutes deux ?
Ces deux regards qui s’affrontent avec fermeté mais sans brutalité, ne sont-ils pas impressionnants et n’expriment-ils pas que chaque point de vue est respectable ? Et n’est-ce pas cela la République ?
La France n’est-elle pas en train de se regarder elle-même et de chercher sa vérité … très loin des « donneurs d’ordres administratifs» ou « moraux » dont la légitimité apparaît chaque jour plus discutable ?
Marianne, bleue ou rouge, n’aspire-t-elle pas simplement à être respectée et entendue ?
Jean-Paul BOURGÈS 23 décembre 2018