Hommes 4 … Femmes 0

28/06/2017 09:43

Je n’ai rien contre François de RUGY, même si ce député écologiste des deux mandatures précédentes ne m’avait jamais impressionné par la clarté et le courage de ses positions. Il me semble qu’il tient plus de l’anguille que du brochet.

Il est certain que pour présider une Assemblée pleine de néophytes et avec, à l’aile gauche et à l’aile droite deux députés que l’on pressent « turbulents », il fallait quelqu’un d’expérimenté, ce qui peut expliquer sa montée au Perchoir.

Mais qu’on le veuille ou non les quatre principaux personnages de l’Etat (Président de la République, Premier Ministre, Président du Sénat, et Président de l’Assemblée Nationale) sont tous des hommes, de même que le Président du Conseil Constitutionnel, le vice-Président du Conseil d’Etat, le Premier président de la Cour des Comptes … et s’il y a de nombreuses femmes dans la Magistrature, ses plus hautes instances sont également dirigées par des hommes.

Il y a vingt-cinq ans, chargé d’un projet de réorganisation d’un établissement bancaire, j’avais participé à des réunions de présentation et d’explication aux directeurs d’agences de notre projet. Me rendant d’une salle de réunion vers le lieu où nous allions manger, je descendais l’escalier à côté du DG de la banque et il me fit cette remarque : « On n’a vraiment pas beaucoup de directrices d’agence ». A quoi je lui répondis : « Oui, c’est une marque de notre arriération ». Il me dit, sur un ton indigné : « Arriérés ! … comme vous y allez, Bourgès ! ». Je lui répondis alors : « Par arriéré je veux juste exprimer que nous sommes en retard sur la société où, aujourd’hui, les hommes et les femmes jouent les mêmes rôles ». Il s’arrêta dans l’escalier, se tourna vers moi … et me dit : « Vous avez raison, Bourgès, c’est un signe ». Je crois que beaucoup de femmes furent ultérieurement recrutées pour des postes de responsabilité et, désormais, le DG de cette entreprise est une femme, à laquelle j’avais, d’ailleurs, succédé dans mon dernier poste, il y a dix-huit ans, avant de partir en retraite, il y a douze ans.

Un quart de siècle plus tard, voir que tous les principaux postes de l’Etat sont toujours occupés par des hommes, me conduit, moi fils d’une féministe née il y a cent-douze ans et père de quatre filles, au même constat : « C’est un signe d’arriération ».

Jean-Paul BOURGЀS 28 juin 2017