24 Mars 2016
Ceux qui lisent mes billets d’une façon plus ou moins régulière depuis quatre ans, ont pu noter l’évolution de leur tonalité par rapport à la politique française.
Lorsque j’ai commencé la publication de ces billets, c’était peu de temps avant l’élection présidentielle de 2012. Nous venions de prendre dix-sept ans de gouvernement de droite, avec surtout cinq années de Nicolas SARKOZY qui me donnaient envie de cesser d’être Français, tellement il avait abaissé le pays par sa vulgarité bling-blinguesque, les discours de Dakar et de Grenoble, son scandaleux propos à Latran sur la transmission des valeurs et ses initiatives folles comme cette guerre en Libye qui eut le remarquable résultat d’en faire une terre accueillante pour Daesh. Je ne saurais oublier l’élévation de la dette de quarante pourcent en cinq ans.
François HOLLANDE n’était pas ma préférence à l’époque de la primaire (J’aurais préféré Martine AUBRY), mais le contenu du programme et les discours de François HOLLANDE lorsqu’il fut le candidat du PS, me convainquirent d’exprimer très clairement mon souhait qu’il l’emporte afin, au moins, de chasser Nicolas SARKOZY et mettre fin à la domination de la droite.
En dehors de l’adoption du « mariage pour tous », grâce à l’énergie de Christiane TAUBIRA, que la droite traita de façon indigne, je ne vois pas ce qui nous avait été annoncé et qui a été tenu.
Surtout, mois après mois, et avec le remplacement de Jean-Marc AYRAULT par Manuel VALLS, on vit « l’ennemi de la finance » se transformer ou révéler sa réalité de fondé de pouvoir du MEDEF.
Que reste-t-il de gauche dans les orientations actuelles de ce quinquennat ? Rien, rien du tout.
Dans mon billet d’hier j’ai exprimé ce que je crois être, désormais, le besoin prioritaire de notre pays que cette politique de droite, faite sous une étiquette de gauche, nécessite urgemment : restaurer de l’unité là où il n’y a plus que divisions. J’ai eu l’audace de dire « Qu’il soit de droite, ou de gauche, il est urgent qu’un véritable unificateur apparaisse pour remplacer l’actuel locataire de l’Elysée ». Cela m’a valu, en mail privé, une contestation de mon positionnement à gauche.
Eh bien je l’affirme clairement. Je souhaite que la gauche soit en charge des destinées de notre pays … et ça n’est, d’ailleurs, plus du tout le cas aujourd’hui (Un vin ne se juge pas à la vue de l’étiquette, mais en le goûtant … et la politique menée étant de droite, nous ne pouvons plus dire que le Gouvernement est de gauche).
Mais le plus important c’est cette unité nationale partie en miettes, sous les coups de boutoir de la droite, de l'extrême-droite et ... hélas ... de l'équipe actuellement au pouvoir..
Les groupies hollandaises de gauche ne m’impressionnent pas plus que leurs homologues de droite.
Je sais et je comprends la réticence de beaucoup de ceux que j’apprécie à l’individu providentiel et la préférence pour une approche collective et participative. Mais la Constitution est ce qu’elle est et elle nous imposera le choix d’un homme ou d’une femme dans quatorze mois.
En pensant au passé, puisque je suis bien incapable de prédire l’avenir, c’est quelqu’un comme Pierre MENDЀS-FRANCE que j’aimerais voir au pouvoir. Evidemment plus François HOLLANDE !
Se comporter en citoyen, c’est dire clairement ce qu’on pense et voter conformément à cela.
Soutenir un pouvoir, même s’il ne fait ni ce qu’il avait annoncé, ni ce que l’on avait choisi en l’élisant, ça s’appelle se comporter en groupie. Je ne l’ai jamais fait, ça n’est pas alors que je suis dans ma huitième décennie que je vais commencer !
Jean-Paul BOURGЀS 24 mars 2016