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Divers échos d’un 22 mars

Nos voisins et amis belges ont été, ce matin, frappés à leur tour par ces fanatiques de Daesh, qui sèment la mort sur leur passage, au point que nos sociétés réagissent un peu comme un cheval percheron piqué par un taon … qui peut partir au grand galop en lançant de terribles ruades, en réponse à la piqûre de ce diptère qui pèse pourtant moins du cent-millième de son poids. PLATON ne disait-il pas, en parlant de SOCRATE : « … qu’il était attaché aux Athéniens par la volonté des dieux, pour les stimuler comme un taon stimulerait un cheval ». Le danger, lorsqu’un taon pique un cheval, ça n’est pas la piqûre, c’est la course éperdue du cheval qui en découle et au cours de laquelle il risque de se blesser ou de blesser ceux qui seront sur son passage.

Ce que Daesh menace, c’est notre équilibre mental collectif, d’autant que nous constatons, chaque jour, qu’il est déjà bien atteint avec de nombreuses pertes de repères, ainsi qu’on le voit dans la soumission des esprits au « Dieu Marché » en oubliant les conquêtes sociales de plus d’un siècle.

Il se trouve que cette date du 22 mars rappelle deux autres moments, l’un vieux de plus de quatre siècles et l’autre datant de quarante-huit ans.

Le 22 mars 1594, Henri IV entrait dans Paris qu’il avait dû fuir, vingt-deux ans plus tôt, pour échapper au massacre dont fut victime la fine-fleur de la noblesse protestante venue à Paris à l’occasion de son mariage avec Marguerite, sœur du roi Charles IX.

Son entrée à Paris, assurée d’abord par ses victoires, armes à la main, puis par son sens politique avec sa conversion au catholicisme (D’où le fameux « Paris vaut bien une messe » que l’on doit à son conseiller, SULLY), donnait le signal de la fin des guerres de religion qui avaient terriblement affaibli la France et créé des divisions tellement profondes qu’elles perdurent plus que ce que l’on croit en certaines régions de notre pays.

Ce 22 mars là est donc une date que l’on devrait célébrer, alors que nul n’y pense plus guère. C’est une date de réconciliation, non pas entre de lointains descendants d’affrontements oubliés, mais entre ceux-là même qui s’étaient combattus et avaient perdu des parents, des amis, des proches lors d’épisodes d’une rare sauvagerie.

J’ai toujours considéré que la marche de notre pays vers la laïcité a commencé à cette époque, hélas provisoirement stoppée par l’abolition de l’édit de Nantes, lorsqu’on sortit de l’idée que tous les sujets du Roi de France devaient obligatoirement adhérer à la même foi.

Croyez ce que vous voulez, mais ne l’imposez pas aux autres. Cela peut-il être compris par Daesh ? Manifestement pas … c’est pourtant ce que nous dit le 22 mars 1594.

Mais le 22 mars, c’est aussi 1968, où partant de revendications locales de droit pour les garçons et les filles de la cité universitaire de Nanterre, de se rendre dans les chambres des uns et des autres, plus l’expression de l’opposition à la guerre du Vietnam, un mouvement enfla et se répandit grâce à l’autisme dont firent preuve les autorités universitaires et politiques.

Avons-nous progressé ? Probablement pas autant que ce que l’on pense, ainsi qu’on l’a vu avec l’attitude méprisante manifestée par le Gouvernement à l’égard des cortèges d’étudiants et de lycéens protestant contre « la loi Travail ». Il est pourtant normal que ce soient les plus jeunes qui aient peur d’une précarisation accrue du monde du travail. Ne pas l’admettre ou ne pas le comprendre, c’est aussi bête que demander au Doyen Pierre GRAPPIN de sanctionner les meneurs du « Mouvement du 22 mars ».

Mais, décidément, on n’apprend jamais rien de l’Histoire … hélas !

Jean-Paul BOURGЀS 22 mars 2016

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